Aziza Oubaita, styliste et ancienne boxeuse professionnelle, va remonter sur le ring pour un ultime combat vendredi 30 mars, au Palais des sports Marcel-Cerdan de Levallois, un an et demi après avoir subi une transplantation cardiaque. Une façon pour la championne de 46 ans de «tourner la page et de recommencer une vie».
Il y a parfois des combats dont l’issue importe moins que la bataille. Vendredi 30 mars, au Palais des sports Marcel-Cerdan de Levallois, l’ancienne boxeuse professionnelle Aziza Oubaita remonte sur le ring pour la première fois depuis mars 2011. La championne, aujourd’hui âgée de 46 ans, renfile les gants pour un ultime combat, un an et demi après une transplantation cardiaque. Une façon pour elle de «tourner la page et de recommencer une vie».
Transplantée en juillet 2016
Aziza Oubaita a commencé la boxe sur le tard, vers 25 ans. À cette époque, cette native de Casablanca débarque à Paris avec un projet professionnel : styliste dans le monde de la boxe (ndlr : elle a habillé les plus grands noms français de la discipline, notamment Jean-Marc Mormeck, Brahim Asloum et Mahyar Monshipour). Elle devient ensuite professionnelle de boxe et compte, à son actif, 14 combats en boxe anglaise, dont deux Championnats du monde (un WBC et un WBO) chez les poids mouches (50kg).
Ses soucis de santé ont commencé en 2014, trois ans après son retrait des rings. Une bronchite aiguë mal soignée, descendue sur le coeur, qui a provoqué une myocardite aggravée. La maladie n’est pas diagnostiquée tout de suite, Aziza ayant un coeur de sportive, musclé et endurant, rendant difficile la perception des symptômes. Après des mois de traitement, son état de santé s’aggrave et la greffe devient inévitable. Elle a lieu le 17 juillet 2016, une date désormais tatouée à l’encre près de son nouveau coeur.
Un combat contre la maladie
L’idée de remonter sur le ring envahit rapidement son esprit. Un ultime combat, un peu comme son «hymne à la vie». Elle reprend l’entraînement en septembre 2017 mais doit tout reprendre de zéro, retrouver de l’endurance, du souffle, de la masse musculaire. Quant à Anne Sophie Da Costa (son adversaire vendredi sur le ring), la championne n’y pense pas. Pour elle «[son] véritable adversaire, c’est la maladie.»
Aziza Oubaita espère aussi, à travers ce combat, sensibiliser aux dons d’organes et aux greffes. «Une vie pour une vie». Nul doute que le public de Levallois saura saluer comme il se doit ce beau message d’espoir.