Zhanna Andreasyan, ministre de l’éducation, des sciences, de la culture et des sports de la République d’Arménie : Les Jeux de la Francophonie sont « une étape supplémentaire dans notre politique »

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L’Arménie accueillera les Jeux de la Francophonie en 2027. Cet événement international, qui célèbre la diversité culturelle et linguistique des pays francophones, représente bien plus qu’une simple compétition sportive. Zhanna Andreasyan, ministre de l’Éducation, des Sciences, de la Culture et des Sports de la République d’Arménie, joue un rôle important dans sa préparation. Elle se confie, entre enjeux et préparatifs de ces Jeux de la Francophonie. PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA MAUREL ET LES ÉQUIPES DU CIJF. Extrait du Women Sports Africa N°9.

WOMEN SPORTS AFRICA: PARLEZ- NOUS DE VOTRE RAPPORT AU SPORT ET À LA CULTURE.

ZHANNA ANDREASYAN : En tant que sociologue, je crois que le sport et la culture sont parmi les composantes les plus importantes du développement social et des relations publiques. En ce sens, je me considère comme chanceuse, car en mettant tant d’importance sur ces domaines, j’ai également l’opportunité de contribuer à leur développement et à leur amélioration qualitative. À cet égard, je valorise hautement le travail accompli par le ministère de l’Éducation, des Sciences, de la Culture et des Sports. Je voudrais souligner l’importance du travail en équipe. Lorsque nous collaborons dans ces différents domaines, nous obtenons une excellente coopération et un effet synergique dans l’organisation et la mise en œuvre de divers événements. Les Jeux sportifs et culturels de la francophonie en sont un parfait exemple. Actuellement, ces jeux deviennent notre tâche commune et l’un des objectifs unificateurs de notre grande équipe.

POURQUOI ÉTAIT-CE IMPORTANT POUR LE PAYS D’ACCUEILLIR LES JEUX DE LA FRANCOPHONIE 2027 ?

Si on examine l’histoire des événements sportifs en Arménie de ces dernières an- nées, on constate que notre pays adopte une politique continue d’accueil de grands tournois internationaux. Cela constitue une priorité importante pour nous, intégrée dans la stratégie sportive approuvée par le gouvernement l’année dernière, ainsi que dans la stratégie de développement et de préservation de la culture. Dans ce contexte, la candidature de notre pays pour accueillir les Jeux sportifs et culturels de la Francophonie n’est pas une coïncidence, mais une étape supplémentaire dans notre politique continue.

Bien sûr, nous comprenons qu’il s’agit d’un engagement important qui nécessite beaucoup d’efforts, car les Jeux, de par leur am- pleur et leur participation, doivent être très bien préparés et organisés. Cependant, l’expérience que nous avons accumulée l’année dernière en organisant cinq grands tournois et championnats internationaux nous permet de croire que nous pourrons bien préparer l’accueil des 10èmes Jeux. Les travaux ont déjà commencé.

L’orientation principale de notre travail est l’adaptation des infrastructures. À cet égard, le gouvernement a prévu des investissements importants en matière de dépenses en capital et de développement des infrastructures. Je suis convaincue que nous serons prêts à temps, tant sur le plan des infrastructures que sur celui d’autres aspects organisationnels et de contenu.

QU’ATTENDEZ-VOUS DE CES JEUX ?

Nous pourrons unir notre société et notre État pour l’organisation de ces jeux. L’Arménie, ayant déjà une expérience d’accueil de divers événements dans le cadre de l’Organisation internationale de la Franco- phonie, y compris le sommet de 2018, voit cela comme une continuation logique. Notre pays est un membre actif de l’Organisation internationale de la Francophonie, attaché à toutes les valeurs qui unissent les pays membres de l’organisation. En ce sens, je pense que c’est une continuation logique de nos efforts et de notre travail commun précédents.

Nous réaliserons de nombreuses actions de sensibilisation afin de garantir une participation adéquate parmi les Arméniens. En 2027, nous prévoyons également d’organiser les Jeux panarméniens en Arménie. J’espère que les participants de différents pays pourront visiter l’Arménie et assister aux Jeux sportifs et culturels internationaux de la francophonie.

QUEL SERA VOTRE RÔLE DANS L’ORGANISATION DES JEUX ?

Bien entendu, le ministère a une responsabilité majeure car les travaux principaux sont interministériels. Cependant, en termes de coordination et de volume de travail, l’équipe de notre ministère est largement impliquée. En tant que coordinatrice du ministère, j’ai la responsabilité particulière de superviser ces travaux pour qu’ils soient réalisés correctement, dans les délais prévus et avec la qualité requise.

QUELLE EST, SELON VOUS, L’IMPORTANCE DE LA FRANCOPHONIE DANS LE SPORT ET LA CULTURE?

Je crois qu’elle unit les gens autour des valeurs et des idées communes qui sonT prioritaires pour nos pays : les droits de l’homme, la démocratie et la paix. En ce sens, accueillir les Jeux de la Francophonie est une opportunité de rassembler les citoyens de différents pays et de tenir des compétitions équitables et de haut niveau. Cela souligne l’importance de la coopération, de la compétition équitable et des valeurs de paix, ce qui apporte un changement qualitatif dans le monde. Nous espérons pouvoir accueillir les Jeux au plus haut niveau.

QUELLE EST LA PLACE DU SPORT FÉMININ EN ARMÉNIE ? QUELLE EST LA POLITIQUE DE VOTRE MINISTÈRE POUR LA DÉVELOPPER ?

En ce qui concerne la place des femmes dans le sport, nous accordons une importance extrême à la participation active des femmes dans diverses disciplines sportives. Dans la stratégie sportive que j’ai déjà mentionnée, cela constitue un objectif distinct. Les indicateurs internationaux montrent également que les femmes pratiquent le sport quatre fois moins que les hommes, et c’est aussi le cas en Arménie, où il est nécessaire de fournir un encouragement supplémentaire aux femmes. Actuellement, nous mettons activement en place de nouveaux outils politiques pour encourager la participation des femmes.

Par exemple, nous distinguons chaque année un indicateur spécifique concernant l’augmentation du nombre de filles s’entraînant dans les écoles de sport, et à cet égard, nous avons défini des objectifs particuliers à partir de cette année. Nous attachons une importance particulière à la couverture médiatique des réussites des sportives célèbres et nous prévoyons également de diffuser des émissions spéciales dans ce domaine. Ainsi, les sportives qui réussissent seront plus visibles et pourront inspirer d’autres femmes à suivre cette voie et à pratiquer du sport. Nous avons également le défi de mener ces campagnes de sensibilisation à grande échelle.


Cette année, nous avons aussi apporté des modifications à la procédure des meilleurs sportifs de l’année, en créant une catégorie distincte pour la meilleure sportive de l’année. Cela offre une opportunité supplémentaire de valoriser et de rendre les femmes plus visibles. En septembre, nous présenterons un film sur l’une de nos célèbres sportives, ce qui, je pense, suscitera un grand intérêt et aura un impact significatif. La participation des femmes dans le domaine de la gestion nécessite généralement des améliorations, y compris dans la gestion du sport. Nous venons de créer le Centre de gestion du sport, qui sera l’une des structures les plus importantes dans ce domaine. Je pense qu’actuellement, pendant la formation de l’équipe, nous accorderons une grande attention à l’inclusion des femmes. Par exemple, au ministère, je peux mentionner que la directrice du département des sports est une femme et je pense qu’elle accomplit son travail avec beaucoup de succès. Nous avons un nombre considérable de femmes employées dans ce domaine. Cependant, il est toujours nécessaire d’encourager et de promouvoir continuellement la participation des femmes.

QUEL MESSAGE VOUDRIEZ-VOUS TRANSMETTRE AUX JEUNES FILLES ?

Je voudrais leur dire : vous pouvez accomplir tout ce que vous désirez et ce que vous vous fixez comme objectif. Il ne faut pas avoir peur, il faut aller courageusement vers vos objectifs et vos rêves, en étant certaines que grâce à des efforts constants, ils se réaliseront forcément.

Et aujourd’hui, je vois déjà un grand nombre de jeunes filles arméniennes qui atteignent de nombreux sommets dans divers domaines. Je suis convaincue que ce sont précisément ces jeunes filles qui encourageront, motiveront et inspireront leurs pairs à ne pas avoir peur et à aller de l’avant elles aussi.

Je dis cela aussi à mes propres filles, qui rencontrent les mêmes difficultés. Je vois que la détermination, la persévérance et la force sont des qualités particulières à notre jeunesse, et surtout à nos filles. Je suis convaincue que nous entendrons parler de leurs nouvelles réussites partout.

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