L’année de la consécration pour Ons Jabeur ?

Après une année 2020 remarquable, la joueuse de tennis tunisenne Ons Jabeur pointe aux portes du Top-30 mondial. De quoi bien entamer 2021 !

Depuis dix ans, la jeune tenniswoman tunisienne ne cesse de repousser les limites de son sport. (Photo by Anthony Dibon / Icon Sport)

Un an après avoir marqué l’histoire du tennis en disputant les quarts-de-finale de l’Open d’Australie (une première pour une joueuse africaine !), la Tunisienne Ons Jabeur pointe aux portes du Top 30 mondial, son meilleur classement. De quoi entamer la nouvelle saison sous le meilleur des auspices. Par Floriane Cantoro

Extrait du magazine WOMEN SPORTS AFRICA N°2 de janvier à juin 2021. 

À 26 ans, Ons Jabeur compte déjà parmi les personnalités sportives africaines les plus connues. Et pour cause : depuis dix ans, la jeune tenniswoman tunisienne ne cesse de repousser les limites de son sport. 

Initiée à la pratique du tennis à l’âge de trois ans par sa mère, amatrice des courts, Ons fait une première fois parler d’elle en 2011, en remportant le tournoi de Roland-Garros en simple juniors. Un an après avoir déjà atteint la finale à Paris (perdue contre l’Ukrainienne Elina Svitolina en 2010), la joueuse arabe, 16 ans à l’époque, s’impose face à la Portoricaine Monica Puig (future championne olympique). Elle devient alors la première joueuse de tennis africaine à gagner un tournoi du Grand Chelem en simple depuis 47 ans et la victoire de l’Égyptien Ismail El Shafei à Wimbledon en 1964, en juniors. 

Un an plus tard, en 2012, elle passe professionnelle et dispute son premier match sur le circuit WTA le 14 février à Doha, mais s’incline face à la Française Virginie Razzano en trois sets. 

Une icône avec de l’ambition 

De 2009 à 2018, Ons Jabeur remporte de nombreux tournois sur le circuit ITF – sorte de 2eme division du tennis féminin disputée par des joueuses juniors ou professionnelles classées au-delà de la 100e place mondiale — dont trois fois l’Open de Tunis (2013, 2014 et 2016). En revanche, elle ne s’est encore jamais imposée sur le circuit WTA, considéré comme la ligue majeure du tennis féminin, mais s’en rapproche fortement. Preuve en est cette finale atteinte à Moscou en 2018 (perdue en trois sets serrés face à la locale Daria Kasatkina, 6-2, 6-7, 4-6). 

En Grand Chelem, la N°1 du tennis africain a fait une première percée (chez les adultes) en atteignant le 3eme tour de Roland-Garros en 2017. Elle s’est en prime offert d’éliminer sur son passage la Slovaque Dominika Cibulkova, 7e mondiale à l’époque. Cette année-là, elle entre dans le Top 100 mondial, devenant ainsi la seconde joueuse de tennis africaine aussi bien classée après sa compatriote et aînée Selima Sfar (75e en 2001). En 2019, Ons Jabeur s’offre un nouveau beau parcours en tournoi majeur en ralliant le 3eme tour de l’US Open, mais voit ses ambitions douchées par la Tchèque Karolina Pliskova (défaite en trois sets). L’année suivante, la star du sport tunisien féminin réussit une performance encore plus remarquable : elle se hisse jusqu’en quarts-de-finale de l’Open d’Australie 2020, une première pour une joueuse du monde arabe et du continent africain. Elle s’assure au passage une place dans le Top 50 mondial (encore une fois un record) et termine l’année à la meilleure place de sa carrière (31e). « Elle a franchi un cap, assure Salma Mouelhi, la présidente de la Fédération tunisienne de tennis. Ons a toujours eu des qualités techniques et physiques, mais ce qui est différent c’est qu’elle croit vraiment en elle. Elle a le potentiel pour viser plus haut, le Top 10 mondial par exemple. » 

Et cette année pourrait être la bonne. En jouant son meilleur tennis, Ons Jabeur pourrait inscrire son nom (et celui de la Tunisie) au palmarès d’un tournoi WTA ou même d’un Grand Chelem ! Et pourquoi pas dès le printemps d’ailleurs, sur la terre battue de Roland-Garros ? Dix ans après son titre chez les Juniors, ce serait un beau cadeau d’anniversaire pour la tenniswoman tunisienne

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