Ces championnes africaines qui préparent Paris 2024 – Partie 2

Photo Shutterstock / Jacob Lund

PAR MERLIN DEMANGEL. Extrait du Women Sports Africa N.7. Retrouvez la première partie de ce dossier sur les préparatifs des Jeux Olympiques 2024, dans Women Sports Africa n°6 !

Lesotho

Alors que Neheng Khatala était, à 30 ans, la seule femme représentante du Lesotho aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, elle a déclaré avoir eu beaucoup de mal à être au plus haut niveau en raison des conditions et des restrictions sanitaires du Lesotho : « Ce n’était pas facile de s’entraîner toute seule, surtout au mois d’avril où les restrictions étaient très strictes, nous obligeant à utiliser des espaces petits et confinés à la maison. ». De plus, en raison de l’épidémie, de nombreux marathons ont été annulés alors qu’ils étaient des tremplins pour les Jeux Olympiques pour Khatala. Dans cette épreuve c’est son mari Khoarahlne Seutloali, seul homme qualifié pour les Jeux Olympiques, qui l’a poussée vers une très belle performance au marathon du Cap en juin 2019 avec un temps de 2h28m06sec, offrant ainsi la qualification pour Tokyo dans la foulée. À Tokyo, elle a obtenu une belle 20e place malgré les difficultés de préparation auxquelles elle a dû faire face en raison du manque d’infrastructure dans son pays.

Très belle histoire pour le couple lésothien, qui semble avoir les moyens de se qualifier pour les Jeux Olympiques de Paris en 2024.

Liberia

Ebony Morrison, hurdleuse et porte- drapeau libérienne, recordwoman à Tokyo

À 28 ans, Ebony Morrison est une véritable héroïne au Liberia. Lors de sa participation aux Jeux Olympiques de Tokyo, elle a représenté son pays au plus haut niveau mondial, en étant d’abord porte-drapeau puis en établissant une véritable performance. Elle se qualifiera d’abord pour la demi-finale en obtenant une 6e place aux Séries avec un temps de 13s au 100 m haies mais elle établira ensuite le record national du Liberia en

un temps de 12 secondes 74. Si cela n’a pas suffi pour continuer l’aventure en finale, Ebony Morrisson a tout de même impressionné tout son pays, qui a vu Morrison se surpasser pour porter les couleurs du Liberia. Suite aux Jeux Olympiques, la hurdleuse continue de performer puisqu’elle a notamment obtenu une deuxième place aux Championnats d’Afrique de 2022, à trois millièmes de seconde de son record. Ainsi, elle doit probablement continuer à travailler pour faire une performance encore plus impressionnante lors des Jeux Olympiques de Paris en 2024.

Libye

La pépite libyenne Hadel Aboud va revenir plus forte que jamais à Paris

Alors qu’elle avait arraché sa qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, Hadel Aboud s’est vu être la seule représentante féminine de la Libye à 21 ans. Coureuse de 100 m, la jeune libyenne n’a pas réussi à performer comme elle le voulait lors de la compétition la plus importante de sa vie puisqu’elle est sortie dès le tour préliminaire avec une 5e place. Cependant, grandie de cette expérience et d’une maturité débordante, Hadel Aboud s’entraîne énormément pour revenir à un niveau plus fort pour les Jeux Olympiques de Paris en 2024.

Madagascar

Tiana Rabarijaona et Daniella Nomenjanahary, les deux figures du sport féminin malgache.

Les deux qualifiées pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 2021 étaient Daniella Nomenjanahary (25 ans) et Tiana Rabarijaona (24 ans). Bien qu’exerçant dans deux sports complètement différents, le judo pour la première et le 400 m nage libre pour la seconde, les deux Malgaches sont sans aucun doute la représentation et l’incarnation des espoirs pour toutes les jeunes malgaches qui rêvent de devenir sportives de haut niveau.

Daniella Nomenjanahary, judoka dans la catégorie moins de 63 kg, n’a pas pu éblouir les Jeux Olympiques de son niveau puisqu’elle s’est faite éliminer dès le 1er tour contre l’Italienne Maria Centracchio. Dans un combat honorable, la Malgache est malheureusement rentrée au pays les mains vides. Ensuite, c’est Tiana Rabarijanoa qui a aussi impressionné Madagascar de ses talents, puisqu’elle n’est pas passée loin d’une qualification pour les demis finales du 400 m nage libre. En effet, elle a malheureusement échoué avec une 23e place aux séries, qui ne lui a fait manquer, de peu, les demi-finales des Jeux Olympiques de Tokyo. Néanmoins, les deux athlètes auront à cœur de continuer à représenter les femmes de Madagascar dans le domaine sportif et tenteront donc de performer à un meilleur niveau lors des Jeux Olympiques de Paris en 2024.

Malawi

Elle a dû arrêter ses études car ses parents n’avaient plus de quoi payer, Asimenye Simwaka explose aujourd’hui les records du Malawi

Asimenye Simwaka a aujourd’hui 25 ans, mais sa carrière sportive est passée par des étapes complétement folles. Elle a dû arrêter ses études d’infirmière car ses parents n’avaient plus de quoi payer l’école et s’était rendue à une course de 10 km, le Cross national du Mzuzu Golf Club en tant que spectatrice. Au final, un ami l’a convaincue de participer et elle est repartie avec la victoire. Deux ans plus tard et toujours amatrice en athlétisme, elle performe au niveau national puis continental aux côtés des plus grandes athlètes du monde. Qualifiée aux Jeux Olympiques malgré son statut d’outsider total, elle déclarera : « Pour dire la vérité, j’étais nerveuse au début de la course après avoir réalisé le calibre des athlètes contre lesquels je concourrais. Cependant, je me suis dit de ne pas me sentir hors de ma place et ça a marché« . Elle a finalement réussi à passer les tours préliminaires à la surprise générale, en établissant dans le même temps le record national du Malawi à 11 secondes 76 au 100 m féminin. Elle s’échouera ensuite au 1er tour malgré un parcours grandiose, et l’établissement d’un nouveau record national à 11 secondes 68, qui ne lui a malheureusement pas permis de continuer l’aventure. Forte d’une belle expérience et d’un nouveau statut acquis avec cette performance, Asimenye Simwaka a tout pour surprendre le monde entier lors des Jeux Olympiques de Paris en 2024.

À Tokyo, elle était accompagnée d’Harriet Boniface (29 ans), la troisième fille d’une fratrie de 8. Grande combattante pour s’imposer avec ses nombreux frères et sœurs, elle s’est logiquement orientée vers le judo. Elle gravit les échelons du judo au Malawi et parvient vite à obtenir une médaille de bronze aux Jeux Africains de 2019, avant de se qualifier pour les Jeux de Tokyo. Au final, elle sort éliminée au premier tour mais aura à cœur de revenir plus forte pour Paris en 2024. malgré un parcours absolument grandiose, et l’établissement d’un nouveau record national à 11 secondes 68 qui ne lui a malheureusement pas permis de continuer l’aventure. Fort d’une belle expérience et d’un nouveau statut acquis avec cette performance, Asimenye Simwaka a tout pour surprendre le monde entier lors des Jeux Olympiques de Paris en 2024.

Mali

Djénébou Danté ne veut plus être la seule athlète malienne aux Jeux Olympiques

Porte-drapeau de la délégation malienne aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, où elle est éliminée aux séries, elle remportera un an plus tard l’épreuve du 400 m des Jeux de la Francophonie. Véritable athlète engagée, elle veut représenter les espoirs des jeunes maliennes pour le futur. En effet, puisque le Mali a encore beaucoup de travaux à faire pour la formation des jeunes athlètes, Djénébou Danté a fait sa formation au Sénégal. Néanmoins, consciente de cet enjeu massif pour le Mali, elle a créé l’Association Djénébou Danté / Développement durable pour promouvoir l’athlétisme au Mali à travers la détection et la formation des jeunes, et principalement des jeunes filles. Elle a aujourd’hui 33 ans et sa participation aux Jeux Olympiques de Tokyo s’est aussi soldée par une élimination au stade des séries, mais la trace qu’elle laisse dans le sport malien est sans précédent. Détentrice du record national en 400 m lors de sa participation aux Championnats de France en 2017 avec 52 secondes, tout indique qu’elle veut continuer à inspirer le Mali. Toujours dans cette volonté de faire rayonner son pays, Danté aura une dernière occasion de porter haut les couleurs du Mali lors des Jeux Olympiques à Paris en 2024.

Maroc

Politicienne et rameuse d’aviron franco-marocaine, Sarah Fraincart est multitâche !

Sarah Juliette Saidi Fraincart a 23 ans, elle est née à Troyes mais possède la nationalité marocaine. Avec 3 médailles de bronze et deux médailles d’argent lors de compétition continentale, elle est une réelle pépite pour le sport marocain. En effet, elle a décidé de porter les couleurs des Lions de l’Atlas au sommet de l’aviron mondial et a déjà, en partie, réussi son défi. En effet, elle s’est qualifiée pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 2021 et a réussi à faire une belle épopée dans la compétition. Après avoir passé les séries avec une 5e place, elle s’est ensuite qualifiée aux demi-finales via les repêchages et a signé une jolie 2e place. En finale, et malgré une belle performance, puisqu’elle y fait son temps le plus bas de la compétition, elle se retrouve avec la 29e place de la compétition. Dans le même temps, Sarah Fraincart a peut-être un avenir en politique puisqu’elle s’est présentée aux élections législatives de juin 2022 dans la deuxième circonscription de l’Aube. Avec son jeune âge, la rameuse d’aviron devrait pouvoir participer aux Jeux Olympiques dans son pays natal, à Paris en 2024.

Rababe Arafi (MAR) – By Icon Sport

La légendaire Rababe Arafi aussi était là à Tokyo en 2021. Athlète spécialiste du demi-fond de 32 ans, Arafi a remporté de nombreuses médailles pour le Maroc. En effet, elle a décroché 9 médailles d’or, 4 médailles d’argent et 2 médailles de bronze pour les Lions de l’Atlas. Elle était donc à Tokyo en 2021mais n’a pas réussi à garnir son joli palmarès d’une ligne supplémentaire puisqu’elle n’a pas pu passer les demi-finales en 800 m et a dû abandonner le 1 500 m, alors qu’elle s’y était aussi qualifiée.

Btissam SADINI, Maroc (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport)

Le Maroc rayonne aussi dans les sports de combat puisque Btissam Sadini (24 ans) et Oumaïma Bel Ahbib (26 ans) sont de véritables pépites. Bel Ahbib, dans la catégorie Welters en boxe était la porte-drapeau du Maroc lors des derniers Jeux Olympiques. Elle avait convaincu tout le Maroc en décrochant l’or aux championnats d’Afrique en 2017. D’un autre côté, Sadini est une karatéka très prometteuse. À 24 ans, elle a décroché sa qualification aux derniers Jeux Olympiques après de nombreux efforts. Elle a déjà obtenu un titre mondial, avec une médaille d’argent en 2018 aux Championnats du monde à Madrid, mais là où elle rayonne le plus, c’est sur le continent Africain ! Médaillée de bronze de kumite par équipe en 2018, d’argent en 2019 et d’or en 2020, sa montée en puissance semble ne pas s’arrêter.

Maurice

Marie Hanitra Roilya Ranaivosoa (MRI) (Photo by Kai Pfaffenbach/Reuters)

Taekwondo puis haltérophilie, enfin la médaille olympique pour Marie Hanitra Roilya Ranaivosoa ?

Marie Hanitra Roilya Ranaivosoa (32 ans) a commencé la compétition très jeune. En effet, elle a fait ses débuts à 16 ans dans le taekwondo et a connu le très haut niveau dès le départ puisqu’à 17 ans, elle est médaillée de bronze aux Jeux des îles de l’océan Indien de 2007 à Madagascar. Cependant, peinant à très bien performer dans les sports de combat, elle se réoriente vers l’haltérophilie. Et cette décision semble être la meilleure de sa carrière sportive. En effet, elle remportera 4 médailles d’or, 3 médailles d’argent et une médaille de bronze dans différentes catégories de l’haltérophilie, se qualifiant à deux reprises pour la compétition internationale la plus prestigieuse : les Jeux Olympiques. En effet, elle terminera 9e aux Jeux olympiques d’été de 2016 dans la catégorie moins de 48 kg avant d’obtenir une 11e place dans cette même catégorie à Tokyo en 2020. Elle devrait faire ses derniers Jeux Olympiques à Paris.

À Tokyo, c’est une très jeune nageuse qui était là pour l’accompagner : Alicia Kok Shun. Du haut de ses 18 ans, la nageuse en 100 mètres nage libre est sans aucun doute un futur espoir de grandes performances pour les Mauriciens. En effet, bien qu’elle n’ait pas pu dépasser les séries lors deux Jeux Olympiques de 2021, la jeune Alicia a tout de même obtenu un 38e place, ce qui offre de belles perspectives pour les Jeux de Paris trois ans plus tard.

Mauritanie

Coureuse de demi-fond puis de 100 m, Houléye Ba sera-t-elle nageuse à Paris ?

Houleye Ba. Photo Icon Sport

Ce qui est le plus frappant avec le profil de la coureuse Houléye Ba (30 ans), c’est sa capacité à se réorienter et à exceller dans des disciplines différentes. En effet, la Mauritanienne avait fait la prouesse de se qualifier aux Jeux Olympiques de Rio de Janeiro en 2016 en 800 mètres, où elle avait malheureusement été éliminée aux séries malgré une 6e place arrachée difficilement. Apparemment vite lassée des longues distances, Ba s’est reconvertie dans la course en 100 m. Et cela ne lui a pas pris beaucoup de temps puisque 4 ans plus tard, elle se retrouve dans cette même compétition, les Jeux Olympiques, mais cette fois-ci sur la piste du 100 m. Encore une fois, elle a su performer au niveau national pour arriver à cet échelon mais a dû s’arrêter aux tours préliminaires, après une belle 9e place. Cette ancienne reconversion pose la question d’une potentielle nouvelle réorientation pour les Jeux Olympiques de Paris en 2024… Qui sait, peut-être Houléye Ba sera nageuse à Paris ?

Mozambique

Rady Adosinda Gramane (MOZ) – Photo by Icon Sport

Alcinda Panguana et Rady Gramane le duo de boxeuses qui sème la terreur !

Les athlètes mozambicaines Alcinda Panguana (28 ans) et Rady Gramane (27 ans) sont toutes les deux parvenues à atteindre les quarts de finale de boxe aux Jeux Olympiques, respectivement dans la catégorie welters (-69 kg) et moyen (-75 kg). Déjà décorée de plusieurs médailles sur le continent africain, avec deux d’argents et une d’or, Panguana était venue à Tokyo avec de grandes ambitions. Cependant, elle a dû laisser sa place à la Chinoise Gu Hong après une sévère défaite (0-5) en quart de finale. Même traitement pour Rady Gramane, qui a échoué en quarts après une grosse défaite (0-4) contre la Russe Zemfira Magomedalieva. Porte-drapeau pour cette édition-là des Jeux Olympiques, Gramane était médaillée d’argent des Jeux Africains de 2019 et s’est bien relevée des Jeux Olympiques puisqu’elle est allée chercher le bronze aux Championnats du monde 2022, puis l’or aux Championnats d’Afrique de boxe amateur à Maputo cette même année. Déçues de leur élimination à Tokyo mais remontées depuis, les deux boxeuses Alcinda Panguana et Rady Gramane seront à surveiller pour les Jeux Olympiques de Paris en 2024.

Un autre duo qui fait les beaux jours du Mozambique, c’est Maria Machava (18 ans) et Denise Parruque (19 ans). Les deux jeunes prometteuses skippeuses ont prouvé au monde entier que, malgré leur jeune âge, elles sont capables de porter au sommet de leur mat les couleurs du Mozambique. En effet, elles ont été sacrées championnes d’Afrique de 470 en 2020, ce qui leur a offert une place pour les Jeux de Tokyo. Au final, elles n’ont clairement pas été ridicules pendant cette édition Olympique mais ne sont rentrées qu’avec une 21e place. Fort de cette expérience, les deux jeunes mozambicaines ont encore de quoi progresser pour revenir aux Jeux Olympiques de Paris plus matures et plus fortes que jamais.

Namibie

Christine Mboma – Namibie. Photo by Icon Sport

Christine Mboma : « Je suis venue ici pour l’expérience, je ne m’attendais pas à gagner »

Voilà les premiers mots de la médaillée d’argent des Jeux Olympiques de Tokyo en 200 m en 2022, Christine Mboma. Avec son parcours à Tokyo, elle a très probablement écrit l’une des plus belles histoires de toutes les athlètes africaines. En effet, la très jeune coureuse de 19 ans a créé la surprise générale aux Jeux Olympiques en finissant 2e de cette course, devant les plus grandes légendes de l’athlétisme. Le plus fou dans cette histoire est que Christine était censée courir le 400 m, où elle était prédestinée à réussir mais qu’elle a dû changer son état d’esprit pour devenir la championne du 200 m. En effet, c’est en raison d’un taux de testostérone trop élevé qu’elle s’est vue refuser l’accès au 400 m. Au même moment, elle a écrit l’histoire en battant le record de son pays : « Je suis tellement heureuse et fière de moi, mais ce n’est que le début. Je vais me concentrer sur le futur pour écrire l’histoire et porter la Namibie
au plus haut niveau de la scène internationale
». Toujours très jeune, elle a obtenu dans la foulée une première place au championnat du monde juniors et en Ligue de diamant en 200 m, avant d’obtenir une médaille de bronze aux Jeux du Commonwealth de Birmingham en 2022. Une perle rare à surveiller donc, qui pourra encore une fois impressionner le monde entier lors des Jeux Olympiques de Paris en 2024.

Christine Mboma n’était pas seule à concourir en 200 m puisque son amie du même âge Beatrice Masilingi a elle aussi fait une jolie performance aux Jeux Olympiques de Tokyo ! Comme Christine Mboma, elle a été disqualifiée des 400 m en raison d’un taux de testostérone trop élevé. En effet, les deux jeunes namibiennes ont toutes les deux décrochées leur place en finale, bien que Beatrice n’aie obtenu qu’une 6e place…

Niger

Aminatou Seyni, Nigeria . Photo : Chai von der Laage / Icon Sport

Record en 100m,200m et 400m, Aminatou Seyni vient chercher une médaille à Paris

Aminatou Seyni (26 ans) performe dans plusieurs disciplines. Spécialiste du sprint, la Nigérienne est sans aucun doute l’une des figures du sport les plus importantes de son pays. Elle concourt d’abord en 400 m en 2019, lorsqu’elle remporte des compétitions à Forbach, Stockholm et Rehlingen avant de marquer les esprits lors d’une magnifique course lors du Memorial Irena Szewinska. Elle termine quelques jours plus tard 2e de la Ligue de Diamant en établissant un record national avant de battre à nouveau son record à Lausanne, où elle deviendra la 2e femme la plus rapide de l’histoire du continent africain sur 400 m, derrière Falilat Ogunkoya. Elle s’établit ensuite en 200 m et performe encore au niveau continental. En effet, elle établira le record national fin 2019 avant de se décider à faire tomber aussi celui de 100 m. Elle le fera trois jours plus tard, en le courant en 11 secondes 51. Malgré de très belle performance, son hyperandrogénie lui a fait manquer beaucoup de compétitions, où elle n’a pas pu obtenir de médaille dans toutes les catégories qu’elle espérait. Au final, elle s’aligne sur les 200 m pour les Jeux Olympiques, où elle ne parviendra pas à passer les demi-finales. Un an plus tard, elle décroche la médaille d’argent aux Championnats d’Afrique de Saint-Pierre sur 100 m, mais obtiendra la médaille d’argent en 200 m. Cette même année, elle obtient une très belle 4e place aux Championnats du monde à Eugene aux États-Unis. Mais comme vu plus tôt, attention à la Nigériane Christine Mboma, qui est en train de monter à une vitesse folle sur la scène internationale…

Tekiath Ben Yessouf (NIG) -Photo by Icon Sport

Comme si ce n’était pas une assez grande chance de médaille pour Paris 2024, Aminatou Seyni sera accompagnée de la très talentueuse taekwondoïste Tekiath Ben Yessouf. Du haut de ses 31 ans, elle excelle dans la catégorie -57 kg. C’est la première femme de l’histoire du taekwondo nigérien à remporter un combat lors des Championnats du monde, et elle l’a fait à 26 ans à Muju. Médaillée d’argent aux Championnats d’Afrique de 2018 puis de bronze aux Jeux Africains de 2019, elle a concrétisé sa carrière avec une médaille d’or aux Championnats d’Afrique de 2021. Elle aurait pu repartir avec le graal de Tokyo puisqu’elle n’est pas passée loin de la médaille olympique, en s’échouant lors du combat pour la médaille de bronze contre la Russe Tatiana Minina. Son parcours est une prouesse absolue pour le Niger, et elle aura une dernière occasion d’aller chercher une médaille olympique lors des Jeux Olympiques de Paris en 2024.

Nigeria

Ese Brume Photo: Soeren Stache/dpa-Zentralbild/dpa Photo by Icon Sport

Ese Brume : « Mon rêve est de devenir la meilleure du monde, je serai sur le podium »

Mission accomplie pour l’athlète nigériane, qui avait déclaré tout cela en 2018, alors qu’elle n’avait encore jamais remporté de titres internationaux. Aujourd’hui, à 27 ans, la native d’Ughelli est championne d’Afrique de saut en longueur sur les trois échéances auxquelles elle a participé, avant d’obtenir une 3e place aux Championnats du monde puis aux Jeux Olympiques de Tokyo. Depuis, elle est plus forte que jamais puisqu’elle obtient ses meilleurs résultats en 2022, avec une 2e place aux Championnats du monde et aux Championnats du monde en salle, ainsi qu’une médaille d’or aux Jeux du Commonwealth. Si tout se déroule comme prévu, elle arrivera à Paris en 2024 avec le statut de grande favorite. 5 jours par semaine, au rythme de 3h30 par jour, voilà ce que donne l’incroyable Ese Brume pour décrocher toutes ses médailles. Grande figure du sport nigérian, elle est même l’une des grandes vectrices des augmentations d’inscriptions à l’athlétisme dans son pays, notamment au travers de ses déclarations comme : « Les parents ne doivent pas empêcher leurs enfants de faire du sport, c’est important qu’ils leurs donnent l’opportunité, car tout le monde peut avoir le talent pour être le meilleur ».

Tobi Amusan, Nigeria – Photo by Icon sport

Une autre grande athlète nigériane, privée de médaille à Tokyo, est l’incroyable Tobi Amusan (25 ans). Grande par le talent car elle ne mesure qu’1m57 mais est la détentrice du record du monde en 100 m haies depuis l’année 2022. En effet, sa 4e place aux Jeux Olympiques de Tokyo était une énorme déception pour la native d’Ijebu Ode et est depuis la meilleure du monde. Accrochez-vous, son palmarès depuis 2021 donne le tournis : médaillée d’or en Ligue de diamant en 2021 et 2022, Championne d’Afrique en 100 m haies et 4 fois 100 m, Championne du monde en 100 m haies et détentrice du record du monde et Championne des Jeux du Commonwealth en 100 m haies et 4 fois 100 m. Cette place au pied du podium lors des derniers Jeux Olympiques semble avoir été un tournant dans la carrière de la Nigériane, et elle arrivera à Paris avec cet esprit de revanche, où elle aura, on l’espère, toutes les cartes en mains pour enfin décrocher la médaille olympique qu’elle mérite !

Ouganda

Peruth Chemutai – By Icon Sport

Peruth Chemutai : « Mon secret, c’est que j’aime tellement courir »

Alors qu’à 22 ans, Peruth Chemutai est devenue championne olympique au 3000 mètres steeple féminin. Maintenant médaillé d’or, elle s’entraîne d’arrache- pied pour conserver son titre : « Mon plan maintenant est de me préparer pour les championnats du monde et ensuite les Olympiques de 2024. Je veux défendre mon titre aux Jeux olympiques ». À 22 ans, elle a sans aucun doute de très beaux jours devant elle et sa passion pour le steeple ainsi que son niveau hallucinant en feront la principale candidate pour le 3 000 m steeple lors des Jeux Olympiques de Paris en 2024. Qui plus est, Peruth Chemutai ne veut pas s’arrêter de gagner des titres et compte bien aider ceux qui veulent se lancer. « Depuis que je suis arrivée de Tokyo, je vois que beaucoup de personnes s’entraînent sérieusement. Je les rencontre toujours et leur prodigue des conseils et du temps pour les aider, surtout les jeunes filles. Je les aime tous tellement. » Championne au grand cœur, espérons que la prodigieuse Peruth Chemutai continuera de représenter l’Ouganda à Paris.

Winnie Nanyondo – Photo by Icon Sport

Aux côtés de Peruth Chemutai, c’est la coureuse de demi-fond Winnie Nanyondo qui, à 29 ans, a terminé 7e au 1500 m et demi-finaliste en 800 m. Présente sur la scène internationale depuis 2012, la native de Mulago a déjà remporté 2 médailles de bronze et est l’une des plus grandes sportives ougandaises. Elle a « réalisé son rêve en disputant les Jeux Olympiques et ne compte pas s’arrêter là », puisqu’elle prépare activement les Jeux de Paris, toujours dans deux disciplines différentes : le 800 m qu’elle pratique depuis petite et le 1 500 m où elle est particulièrement performante.

Immaculate Chemutai représentera pour sa part l’Ouganda au marathon, dont elle est détentrice du record national.

République Centrafricaine

Chloe Sauvourel (CAF). Photo: GEPA pictures/ Philipp Brem / Icon Sport

Étudiante à Nantes en France, Chloé Savourelle est porte-drapeau de la République Centrafricaine à ses heures

Chloé Sauvourel (22 ans) est une nageuse franco-centrafricaine. Elle possède la nationalité française par son père et centrafricaine par sa mère. Elle s’entraîne en France depuis de nombreuses années. Joueuse de basket-ball amateur pour le loisir au club BZH de Rieux, elle s’était qualifiée et a été nommée porte-drapeaux de la République Centrafricaine pour les Jeux Olympiques de Rio en 2016, alors qu’elle avait 16 ans. Malgré qu’elle n’ait pas passé les séries, elle a continué à s’entraîner, notamment en participant aux Championnats du monde en petit bassin à Windsor en 2016, puis en grand bassin à Budapest en 2017. Par la suite, elle a participé à toutes les compétitions continentales et mondiales pour continuer de se préparer aux Jeux de Tokyo. Au final, elle n’a terminé qu’avec une 75e place aux séries mais elle aura à cœur, comme en 2016, de continuer à progresser et pourra certainement continuer de représenter au plus haut niveau les couleurs de la République Centrafricaine.

République démocratique du Congo

Marcelat SAKOBI MATSHU (République démocratique du Congo) (Photo by Pierre Costabadie/Icon Sport)

Marcelat Sakobi Matshu : « Je voudrais faire oublier ne fut ce qu’un instant que l’Afrique est une terre des calamités »

La République démocratique du Congo a probablement en Marcelat Sakobi Matshu (26 ans) sa plus grande chance de médaille. La boxeuse de 26 ans en -57 kg a faim de titres et après une médaille d’or aux Championnats d’Afrique de Brazzaville en 2017 et une médaille d’argent aux Championnats d’Afrique de boxe, elle veut sincèrement porter au plus haut les couleurs de la République démocratique du Congo. Malgré son échec en 16e de finale des Jeux de Tokyo, elle déclarera que, pour la prochaine édition : « Mon objectif est de décrocher la médaille d’or afin de confirmer ma supériorité dans ma catégorie. En réalité, je ne représente pas que la RDC mais tout un continent en tant que tel. J’ai la responsabilité de prouver aux autres que l’Afrique est l’avenir du monde et que nous sommes conscients de cette responsabilité ». Mais elle se voit aussi comme une grande défenseuse des droits de l’homme :

« Je suis heureuse de traduire en réalité le rêve d’égalité de la race chère au pasteur Martin Luther King Jr, de Nelson Mandela, de Rosa Park et de Bob Marley. En tant que Congolaise, je porte aussi le rêve de la première médaille de mon pays la RDC aux JO ».

Avec elle, c’est la boxeuse Thérèse Naomie Yumba (23 ans) en -60 kg, qui va tenter de chercher une médaille à Paris. Éliminée en 8e aux derniers Jeux Olympiques, la jeune congolaise a remporté la médaille de bronze aux Jeux Africains de Rabat en 2019 et aux Championnats d’Afrique de boxe amateur en 2022.

L’autre combattante congolaise qui pourra potentiellement performer à Paris en 2024, c’est Naomie Katoka (23 ans), qui pratique le taekwondo dans la catégorie -67 kg. Alors qu’elle était présente à Tokyo, elle a été éliminée en 8e de finale puisqu’elle n’a pas pu affronter l’Ivoirienne Gbabi en raison de son poids trop élevé de 300 grammes pour sa catégorie ! Médaillée d’or aux Jeux Africains de la jeunesse en 2014 puis de bronze aux Championnats d’Afrique de taekwondo en 2018 à Agadir, elle aura à cœur de montrer l’étendue de ses talents de taekwondoïste lors des Jeux Olympiques de Paris en 2024…

République du Congo

Natacha Ngoye Akamabi déçue de Tokyo : « Tu ne peux pas venir aux Jeux Olympiques sans compétition »

Natacha Ngoye Akamabi (29 ans), coureuse de 100 m, est le plus grand espoir de médaille de la République du Congo ! Elle s’est révélée grâce aux Jeux de la Francophonie en 2017 où, à 23 ans, elle a obtenu deux médailles d’or en 100 et 200 m. Elle continue ensuite de performer sur la scène continentale pendant de nombreuses années avec des premières places dans les 2 mêmes catégories au Grand Prix de Confédération africaine d’athlétisme en 2019. L’épidémie de Covid ayant frappé de plein fouet le continent Africain, la coureuse a déploré le manque de compétition avant les Jeux Olympiques de Tokyo en 2021 : « J’étais vraiment fatiguée, on n’a pas de compétition. Tu ne peux pas venir aux Jeux Olympiques sans compétition ». Elle a quand même réussi à montrer un très haut niveau en obtenant une première place au tour préliminaire, avant de s’échouer aux portes de la demi-finale avec une 6e place au 1er tour de la compétition. Maintenant que l’épidémie a bien ralenti, Ngoye Akamabi aura l’occasion de mieux se préparer pour les Jeux Olympiques de Paris en 2024 et aura peut-être l’occasion de ramener une médaille en République du Congo.

Pour accompagner Natacha Ngoye Akamabi à Tokyo, la nageuse Stefan Sangala de 27 ans a disputé les séries en 50 m nage libre. Malheureusement, la Brazza-congolaise n’a pas réussi à dépasser les séries puisqu’elle n’a obtenu qu’une 81e place. Elle aura peut-être l’occasion de porter à nouveau les couleurs de la République du Congo à Paris…

Rwanda

Contrainte de passer de 10 à 5 km, Marthe Yankurije reste impressionnante

Celle qui s’est qualifiée en toute fin de parcours pour les Jeux Olympiques de Tokyo, Marthe Yankurije (28 ans) est habituellement une spécialiste du 10 km, mais cette discipline ne fait pas partie de celles proposées aux Jeux Olympiques. Elle a dû se reconvertir et s’entraîner pour concourir en 5 000 m. Après avoir gagné deux compétitions nationales en 10 000 m, le semi-marathon de la paix de Kigali, elle a finalement réussi à se qualifier pour Tokyo en 5 000 m. Malheureusement, elle a terminé à la 17e place des séries et n’a pas pu progresser plus loin dans la compétition.

Celle qui prépare certainement les Jeux de Paris 2024 avec Marthe Yankurije, c’est Alphonsine Agahozo (25 ans), qui a été nommée porte-drapeau pour Tokyo mais qui l’était aussi pour les Jeux de 2012, alors qu’elle n’avait que 16 ans. Nageuse en 50 m nage libre, elle n’a pas réussi à passer les séries lors des deux éditions des JO auxquelles elle a participé.

Sao Tomé-et-Principe

Entraînée au Portugal, D’Jamila Tavares veut faire évoluer le sport santoméen

D’Jamila Tavares (28 ans) est un OVNI dans le sport africain. En effet, athlète concourant en 800 m, elle a prouvé à de nombreuses reprises qu’elle avait réussi à s’affranchir du manque d’infrastructure de la petite île de Sao Tomé-et-Principe pour se placer comme une figure nationale de l’athlétisme. Malheureusement, elle ne peut pas s’entraîner dans son pays natal et D’Jamila Tavares pratique le 800 m et tous les entraînements nécessaires à l’Association sportive Agua de Pena sur l’île portugaise Madère. C’est elle qui porte au plus haut les couleurs de Sao-Tomé et Principe puisqu’elle a été nommée porte-drapeau pour les Jeux de Tokyo en 2021 et donne un vrai espoir à tous les Santoméens.

Seychelles

Felicity « Golden Girl » Passon, sportive Seychelloise de l’année 2019

Surnommée “Golden Girl”, la nageuse de 100 m et 200 m Felicity Passon est une véritable pépite pour les Seychelles. Du haut de ses 23 ans, elle performe au plus niveau continental depuis de nombreuses années et sera sans aucun doute la fière représentante des Seychelles aux Jeux Olympiques de Paris en 2024. Elle avait déclaré, au moment de la remise de son prix de sportive de l’année en 2019 : « J’ai l’intention de participer aux Jeux olympiques de 2020, mais mon objectif principal sera les Jeux olympiques de Paris de 2024. Ce devrait être mon apogée si tout se passe bien.(…) Et bien sûr, j’espère continuer à inspirer les jeunes dans la natation et le sport en général ». Ainsi, elle avait réussi à se qualifier pour Tokyo et, si tout se passe comme prévu, la Golden Girl devrait être une nageuse très sérieuse à surveiller pour Paris en 2024. Elle est médaillée d’or du 100 mètres dos et du 200 m dos, médaillée d’argent du 50 m dos et médaillée de bronze du 100 m papillon à Rabat en 2019, lors des Jeux Africains.

Sénégal

Jeanne Boutbien : « Je suis super fière d’arriver à représenter le Sénégal à ce niveau et maintenant sans complexe. Parce qu’au début ça me faisait un peu peur d’arriver blonde »

Jeanne Boutbien (23 ans), nageuse franco-sénégalaise, est la première porte- drapeau blanche de l’histoire du Sénégal. Alors qu’elle a vécu toute sa jeunesse au Sénégal, elle est née à Dakar de deux parents français. Étudiante au Lycée Jean-Mermoz de Dakar, c’est là qu’elle fait ses premiers pas dans la compétition en remportant la traversée Dakar-Gorée en 2015 et 2016 avant de remporter 8 médailles aux Championnats d’Afrique de l’Ouest en 2017. Trois ans plus tard, elle établit le record du Sénégal en 100 m nage libre à Limoges. Étudiante à l’Institut d’Études Politiques de Bordeaux et à l’Université Nationale de Singapour, elle excelle donc aussi dans la natation. Par ailleurs, elle n’a jamais eu du mal à se sentir comme représentante des Lions de la Teranga : « Je me suis toujours sentie Sénégalaise ! C’est vrai qu’avec l’éducation, mes parents, la culture et tout, je me sens française mais j’ai toujours vécu au Sénégal… Mais je me sens aussi sénégalaise que française. Dans ma famille, je suis la première à obtenir la nationalité sénégalaise ». Au final, cette place de porte-drapeau l’a aidée à se faire connaître du grand-public sénégalais en plus de son record, et elle semble aujourd’hui plus que jamais une fière représentante des Lions. Malheureusement, elle n’a pas pu dépasser les séries à Tokyo mais aura l’occasion de faire mieux à Paris en 2024.

Ndeye Binta Diongue (35 ans), est la meilleure escrimeuse sénégalaise. Son arme principale est l’épée. Elle pratique également le fleuret. Elle s’était qualifiée pour les JO de Tokyo en remportant le tournoi de qualification de la zone Afrique et tentera naturellement de faire de même pour Paris 2024.

Sierra Leone

Maggie Barrie (SLE) – Photo by Icon Sport

À peine rentrée de Tokyo, Maggie Barrie a fait la une en se mariant à l’aéroport

Maggie Barrie (26 ans), n’a pas été déçue très longtemps en rentrant des Jeux Olympiques de Tokyo. En effet, après son élimination avec une 7e place au 1er tour après s’être qualifiée avec une 2e place au tour préliminaire, l’athlète en 100 m est rentrée déçue de Tokyo. Cependant, celui qui allait devenir son futur mari l’attendait à l’aéroport et a demandé sa main alors qu’elle venait à peine de sortir de l’avion… Une belle histoire qui a réussi à lui faire oublier sa performance qu’elle jugeait inférieure à ses capacités. Il convient néanmoins de préciser que sa présence dans le 100 m n’était pas voulue et que la Sierra Léonaise s’était préparée pendant de nombreuses années pour courir le 400 m. En effet, dû à une erreur administrative, elle s’est retrouvée dans une autre catégorie, où elle a tout de même réussi à performer. Espérons donc que ce mariage et que cette épreuve à Tokyo lui aura permis de se renforcer, de gagner en confiance et qu’elle sera prête à porter au plus haut les couleurs du Sierra Leone lors des Jeux Olympiques de Paris en 2024.

Tity Dumbuya (20 ans), sera surement aussi de la partie. C’est une nageuse spécialiste du 50 m nage libre.

Somalie

Ramla Ali – Photo by Icon sport

Boxeuse en secret il y a 6 ans, elle est aujourd’hui la plus grande sportive de Somalie

Ramla Ali (32 ans) était la seule représentante somalienne aux Jeux Olympiques de Tokyo. Elle a écrit, lors du confinement, un livre sur sa vie « Not Without A Fight », qui sera bientôt adapté en film. Égérie Cartier, Nike et Dior : la Somalienne est aujourd’hui une vraie star internationale, et elle ne veut pas s’arrêter là : « Je veux que mon visage soit partout, que tout le monde en ait marre de mon visage. C’est un bon objectif à avoir parce que cela signifie simplement que vous vous améliorez. Numéro un ». Son histoire est folle puisqu’elle est touchée très jeune par la guerre civile somalienne. Alors qu’elle est encore très jeune, elle doit fuir son pays et se retrouve en Angleterre après de longues épreuves difficiles. La demande d’asile est finalement acceptée et la jeune Ramla Ali décide de s’inscrire à la boxe alors qu’elle n’a encore que 12 ans. Elle doit finalement arrêter quand elle commence à monter : un de ses frères la voit à la télé, sa famille lui empêche de continuer. Elle reprend la boxe 6 mois plus tard en secret, et devient la première boxeuse musulmane à remporter un titre national. Sa famille apprend à nouveau qu’elle boxe mais Ramla arrive à les convaincre de continuer, afin de réaliser son rêve de participer aux Jeux Olympiques. Finalement, elle doit créer la Fédération de boxe de Somalie, qui n’existait pas auparavant, pour pouvoir concurrencer à la compétition olympique. Elle décroche finalement sa place aux Jeux Olympiques pour Tokyo et fait une performance honorable puisqu’elle atteindra les 8es de finale. À l’heure actuelle, c’est probablement la plus grande sportive de Somalie et elle a encore toutes ses chances de participer aux Jeux Olympiques de Paris en 2024.

Soudan

Esraa Khogali / Soudan – Photo by Icon Sport

Esraa Khogali : « Les Jeux Olympiques ont toujours été un rêve pour moi »

D’Jamila Tavares (28 ans) est un vrai OVNI dans le sport africain. En effet, athlète concourant en 800 m, elle a prouvé à de nombreuses reprises qu’elle avait réussi à s’affranchir du manque d’infrastructure de la petite île de Sao Tomé-et-Principe pour se placer comme une figure nationale de l’athlétisme. Malheureusement, elle ne peut pas s’entraîner dans son pays natal et D’Jamila Tavares pratique le 800 m et tous les entraînements nécessaires à l’Association sportive Agua de Pena sur l’île portugaise Madère. C’est elle qui porte au plus haut les couleurs de Sao-Tomé et Principe puisqu’elle a été nommée porte-drapeau pour les Jeux de Tokyo en 2021 et donne un vrai espoir à tous Santoméens.

Soudan du Sud

« C’est très différent de chez moi et ma famille et mes amis me manquent, mais je veux concourir au plus haut niveau » déclare Lucia Moris.

Du haut de ses 21 ans, Lucia Moris est une athlète très prometteuse en 200 m. En effet, dans une interview avec Vice, elle a déclaré que l’épreuve la plus compliquée de sa vie était d’évoluer loin de sa famille et de ses amis lors des grandes compétitions sportives. Elle est aussi athlète en 100 m mais a réussi à se qualifier pour les Jeux Olympiques, en tant que seule représentante féminine du Soudan du Sud, en 200 m. Elle était porteuse de drapeau lors de la cérémonie d’ouverture et a réussi à faire une belle performance à Tokyo, avec une 6e place aux séries. Elle n’a malheureusement pas réussi à continuer l’aventure mais, du fait de ses 21 ans, elle aura la chance de pouvoir continuer à progresser et revenir encore plus forte en 2024, pour les Jeux de Paris.

Tanzanie

Failuna Matanga, Tanzanie – Photo by Icon sport

Failuna Abdi Matanga, seule rescapée de la Tanzanie pour les Jeux Olympiques

Pour la première fois de l’histoire, la Tanzanie n’a envoyé que 3 athlètes aux Jeux Olympiques. C’est au minimum 6 athlètes qui sont envoyés aux Jeux par la Tanzanie depuis que le pays y participe. Cette grosse perte est sans aucun doute due à l’épidémie de Covid-19 qui a sévèrement touché le continent africain. Ainsi, la marathonienne de 30 ans Failuna Abdi Matanga est l’unique femme représentante de la Tanzanie aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021. En effet, elle a établi son temps de référence de 2h27min55 à Hambourg en avril 2019, lui offrant la qualification au marathon féminin des Jeux de Tokyo. Avec cette belle performance, elle n’a pas eu à disputer les séries ni les demi-finales et n’a malheureusement pas réussi à rayonner en finale avec une 24e position pour un temps de 2h33min58sec. Ainsi, elle continuera certainement de représenter son pays à Paris et est sans doute en train de préparer le tournoi.

Tchad

« Tout le pays compte sur moi » déclare Demos Memneloum.

Dans la société très conservatrice du Tchad, les athlètes féminines peinent à évoluer, mais Demos Memneloum est la première athlète féminine de l’histoire à représenter le pays africain aux Jeux Olympiques, lorsqu’elle était à Tokyo en 2021. Si le début de sa carrière était compliqué par son statut de femme, dans la discipline du judo, sport particulièrement dominé par les hommes, au fur et à mesure qu’elle remportait les compétitions elle a réussi à se faire une place dans son pays. De plus, la judoka souffre énormément du manque d’infrastructure au Tchad, mais son coach Ahmed Djerma Dassering lui est d’une aide précieuse dans toutes ses aventures. Finalement, elle est à 28 ans l’une des figures du judo en Afrique, puisqu’elle a remporté 4 médailles de bronze en tournoi continental depuis 2018 et même une médaille d’or à l’open d’Afrique de Dakar en 2019, en -70 kg.

Pour préparer Paris, Demos est probablement accompagnée de l’archère Marlyse Hourtou (26 ans) qui brille dans sa discipline depuis 2019. Lorsqu’elle avait 23 ans, elle a remporté la médaille de bronze en arc classique aux Jeux Africains de 2019 à Rabat et est une des plus grandes figures du sport tchadien. Toujours aussi performante, c’était, avec l’Égyptienne Adam Amal, la seule archère présente aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021. Elle s’est finalement inclinée au premier tour contre la Coréenne An en terminant avec une 64e place. Avec des performances mitigées lors des derniers Jeux Olympiques, les deux Tchadiennes auront à cœur de montrer un meilleur visage lors des Jeux de Paris en 2024.

Togo

Claire Ayivon, Togo – Photo by Icon Sport

Claire Ayivon (26 ans), 31e en skiff féminin, rameuse togolaise participante aux deux derniers Jeux Olympiques

Claire Akossiwa Ayivon est la figure du sport féminin au Togo. À 26 ans, elle a déjà représenté seule son pays aux Jeux Olympiques de Rio en 2016 et de Tokyo en 2021 et tout indique qu’elle devrait être à nouveau présente pour représenter son pays à Paris en 2024. Dans une interview pour « Pas Sans Elles : Les filles ont la parole », la spécialiste de l’aviron déclare que « le travail et le courage lui ont donné envie de rester et de continuer ». Elle s’entraîne dans le Lac Togo, quasiment tous les jours afin de devenir l’une des meilleures rameuses du monde. Avec beaucoup d’expérience accumulée et un entraînement très dur, Claire Akossiwa Ayivon a toutes ses chances pour faire sa meilleure performance aux Jeux Olympiques de Paris en 2024.

Tunisie

Ons Jabeur (TUN) – Photo by Icon sport

Après le revers à Tokyo, Ons Jabeur va revenir en force à Paris

La prodigieuse Ons Jabeur n’arrête pas de faire parler d’elle sur la scène internationale. Du haut de ses 28 ans, elle est la numéro 2 mondial en WTA et la joueuse africaine la mieux classée au monde. Si pour les Jeux Olympiques de 2021, elle n’était pas encore dans le sommet du classement, son élimination en 32e de finale reste une grande déception pour la Tunisienne qui « n’en pouvait plus d’attendre de disputer les Jeux Olympiques ». Au final, elle continuera de monter en puissance à une vitesse folle, elle intègre le top 15 fin 2021, et remporte le tournoi de Madrid, faisant d’elle la première joueuse africaine à remporter un titre WTA 1000. Elle confirme sa très bonne forme en atteignant la finale de l’US Open de 2022, où elle s’incline en finale mais retrouve son meilleur classement, la place de dauphine derrière Swiatek, à l’issue du tournoi. Aujourd’hui à son prime, Ons Jabeur est sans aucun doute l’une des grandes favorites pour repartir avec une médaille des Jeux Olympiques de Paris.

Nour El Houda Ettaieb (26 ans) et Khadija Krimi (27 ans) sont les rameuses qui ont obtenu une 16e place en finale des « couples poids légers » en aviron aux derniers JO. Nour est une sportive de haut niveau depuis très jeune, et son frère jumeau Mohammed Ettaieb est lui aussi un grand rameur d’aviron tunisien. Toujours accompagnée de sa Khadja Krimi, les deux Tunisiennes ont remporté leur première médaille en 2013, avec l’or en deux de couple aux Championnats d’Afrique Junior. Le couple s’est déjà qualifié pour les Jeux de Rio en 2016, puis a continué sa montée en puissance avec la médaille d’or des Championnats d’Afrique de 2019. Avec une 16e place à Tokyo les deux rameuses sont encore assez jeunes et ont toutes leurs chances de pouvoir faire la meilleure performance de leur vie aux Jeux Olympiques de Paris en 2024.

Celle qui, à l’image d’Ons Jabeur, monte en puissance sur la scène internationale, c’est Nouha Landoulsi (24 ans). Après avoir tout explosé sur le continent africain avec des médailles d’or aux Championnats d’Afrique 2013, 2014, 2016 et 2017, elle se qualifie aux Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo où elle s’en est sortie avec une magnifique 8e place dans la catégorie -55 kg. Depuis, elle continue sa montée en puissance puisqu’elle est médaillée d’or à l’arraché, médaillée de bronze à l’épaulé- jeté et médaillée d’argent au total dans la catégorie -59 kg aux Championnats d’Afrique 2022 au Caire. Elle sera probablement présente aux Jeux Olympiques de Paris en 2022 est devient une très sérieuse candidate pour une médaille dans sa catégorie.

Enfin, la plus prometteuse des athlètes tunisiennes est sans aucun doute la pongiste Fadwa Garc. À 20 ans, elle avait déjà participé aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, où elle avait été éliminée prématurément lors du tour préliminaire contre la Mongole Bolor-Erdene. Cependant, avec une médaille d’argent aux Championnats d’Afrique de 2016 puis de bronze aux Jeux Africains de 2019, la jeune Fadwa continue de monter en puissance pour faire une bien meilleure compétition lors des Jeux Olympiques de Paris en 2024.

Khadija Krimi (27 ans) a participé à l’épreuve de deux de couple poids légers des Jeux olympiques de 2020 à Tokyo. Elle a aussi remporté aux championnats d’Afrique d’aviron de plage sprint 2022 à Hammamet la médaille d’or en skiff ainsi qu’en deux de couple mixte.Elle sera la digne représentante de l’aviron tunisien à Paris 2024.

Union des Comores

Amed Elna – Comoros et Alba Rosana Nchama Mbo Nchama – Guinée équatoriale – Photo by REUTERS/Lucy Nicholson

Amed Elna : « Je vais réussir quelque chose de bien dans les années à venir »

Amed Elna a 23 ans. Elle a commencé l’athlétisme en 2016 lorsqu’elle avait 17 ans et est ressortie dégoûtée des Jeux Olympiques de 2021. Très déçue de sa performance, elle a terminé dernière du 100 m en tour préliminaire et réclame l’indulgence des Comoriens pour ses premiers Jeux Olympiques. « Il y avait du stress, j’avais peur et je n’arrivais pas à l’extérioriser. Même le temps que j’arrive à faire aux Comores, je n’ai pas réussi à le réaliser ici… » a déclaré Amed. Cependant, rien n’est encore fini et le futur sera, on l’espére, radieux pour la sprinteuse comorienne : « Je n’ai pas apporté grand-chose à mon pays mais je vais m’entraîner et m’améliorer pour réussir quelque chose de bien dans les années à venir ». Tout indique qu’après sa déception de Tokyo, la jeune Amed Elna va s’entraîner plus que jamais pour représenter au mieux les Comores lors des Jeux Olympiques de Paris en 2024.

Zambie

Roda Njobvu : « Je sais que je dois continuer de m’améliorer »

Celle qui a couru le 100 m et le 200 m féminin aux Jeux Olympiques c’est Roda Njobvu. À 28 ans, la sprinteuse détient les records de la Zambie sur les deux distances, avec des temps de 11,12 secondes et 22,69 secondes. Au lendemain des Jeux de Tokyo, elle déclarera : « Je sais que je dois continuer de m’améliorer, je veux faire mieux et j’y arriverai si je m’entraîne plus ». Pleine de détermination, elle est ressortie déçue des derniers Jeux Olympiques, puisqu’elle n’a obtenu qu’une 4e place au premier tour, ne lui permettant pas de continuer l’aventure au Japon.

Équipe féminine de Zambie – Photo by Icon sport

En Zambie, l’équipe de football féminine rayonne depuis sa création en 1994. Actuellement 107e au classement FIFA, les Zambiennes ont disputé les derniers Jeux Olympiques, où elles ne sont pas parvenues à sortir des poules. Cependant, elles n’ont pas oublié leur rêve de médaille puisqu’en 2022, les footballeuses ont obtenu une médaille d’argent au Championnat féminin du COSAFA en 2019 et une médaille de bronze aux Championnats d’Afrique en 2022. Aujourd’hui, la Zambie a l’une des meilleures équipes de football féminin et ne viendra pas aux Jeux Olympiques de Paris pour y faire de la figuration.

Niddy Mingilishi (21 ans) va représenter les espoirs de la Zambie aux Jeux Olympiques de Paris en 2024. Si sa qualification n’est pas encore assurée, elle a déjà beaucoup prouvé puisqu’alors qu’elle est encore très jeune, elle a obtenu une médaille d’argent aux Championnats d’Afrique d’athlétisme en 400 m en 2022. En pleine montée en puissance, son rêve est de participer aux Jeux Olympiques et ses récentes performances devraient lui permettre de représenter la Zambie à Paris.

Zimbabwe

Donata Katai : Première nageuse noire à représenter le Zimbabwe

« Quand je nage, je sens mon stress et mes problèmes disparaître », voilà certainement pourquoi Donata Katai, à 18 ans, est la grande représentante du Zimbabwe aux Jeux Olympiques. Interviewée à 15 ans par la BBC, elle nage depuis ses 4 ans et est devenue l’une des figures du sport féminin au Zimbabwe, notamment après sa qualification pour les Jeux Olympiques en 2020. Bien qu’elle se soit arrêtée aux séries avec une 34e place aux 100 m sur dos, elle envisage d’aller encore plus loin dans le futur et aimerait « montrer aux jeunes zimbabwéens que tout est possible, même si les chances sont contre nous en raison du manque d’infrastructures ». Pour continuer à représenter son pays, elle s’entraîne dur en vue des Jeux Olympiques de Paris en 2024.

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