Zeina Mina : « Les Jeux de la Francophonie forment un grand projet, qui ne se limite pas à une compétition »

Photo ©CNJF

Jeux de la Francophonie à KinshasaDéveloppement durable, héritage… La 9e édition fait peau neuve !.

Dans 6 mois aura lieu la 9e édition des Jeux de la Francophonie. C’est Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), qui accueillera ce grand événement, du 28 juillet au 6 août. Zeina Mina, directrice du Comité international des Jeux de la Francophonie nous présente les nouvelles et belles ambitions de cette manifestation pas comme les autres, qui allie sport et culture ! 

Pouvez-vous nous présenter les Jeux de la Francophonie ? 

Les Jeux de la Francophonie affichent un format particulier puisqu’ils allient le sport et la culture. À Kinshasa, cet été, il y aura 9 disciplines sportives (athlétisme et handisport, basket-ball féminin, football, judo, lutte libre et lutte africaine, tennis de table, cyclisme sur route), ainsi que 11 disciplines culturelles (la jonglerie avec ballon, création numérique, arts visuels, conte et conteur, hip-hop, littérature (la nouvelle), marionnettes géantes, danse de création et chanson). Petite particularité à noter, en RDC, une discipline sera présente mais n’entrera pas dans le décompte des médailles : le Nzango, épreuve traditionnelle du pays. 

Cet événement se tiendra donc à Kinshasa, en République démocratique du Congo…

Après le désistement d’un premier pays en 2019 pour organiser les Jeux, nous avons ouvert un nouvel appel à candidatures et c’est la RDC qui a été sélectionnée. Le président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et son gouvernement affichent de belles ambitions et un engagement politique affirmé. Kinshasa dispose de très belles infrastructures culturelles. Ils nous ont convaincus et nous avons sélectionné leur dossier. Le président veut utiliser ces Jeux pour mettre en place une diplomatie sportive, mais aussi pour faire valoir une meilleure visibilité du pays, mettre un pied sur l’échiquier international.

L’événement a été reporté à deux reprises. D’abord en 2022, puis finalement en 2023. La pandémie mondiale de Coronavirus a affecté de nombreux événements à l’échelle internationale, dont le nôtre. Mais aujourd’hui, on tient le bon bout ! Les Jeux vont avoir lieu. On est dans la dernière ligne droite, et nous espérons qu’ils seront réussis !

Quelles sont les particularités de cette nouvelle édition ? 

Les IXᵉˢ Jeux de la Francophonie, à Kinshasa, enregistrent plusieurs changements. Cette année particulièrement, nous misons beaucoup sur les impacts socio-économiques de l’événement, mais aussi sur des projets de développement durable. Pour cela, nous accompagnons le pays-hôte de manière très étroite. Notre priorité reste le « leg » des infrastructures : l’héritage des Jeux. Pour les Jeux, Kinshasa va bénéficier de 5 gymnases couverts, avec une belle capacité d’accueil. La RDC va ainsi disposer de nombreuses infrastructures, que ce soit pour le basketball, le judo, pour la lutte ou encore pour le tennis de table. Toutes seront aux normes internationales, validées par les délégués techniques des fédérations internationales. Le constat est le même pour l’athlétisme. Le Stade des Martyres, à Kinshasa, va bénéficier d’un stade annexe pour les échauffements et les entraînements. 

Enfin, ce n’est un secret pour personne, un événement sportif, quel qu’il soit, génère beaucoup de déchets plastiques. Nous menons un projet avec l’université de Kinshasa pour limiter cet impact. Nous allons mettre en place des stratégies pour le recyclage du plastique, du compostage, mais également renforcer un projet de replantations de bambou. Nous mettons tout en œuvre pour tendre vers des Jeux écologiques. Ces premiers projets pilotes vont voir le jour en RDC, cet été. 

Quels sont les autres objectifs de cette 9e édition des Jeux de la Francophonie ? 

Nous voulons faire de cette édition des Jeux de très grande qualité. Pour cela, nous travaillons avec de nombreux experts, mais aussi avec Comité national des Jeux de la Francophonie. L’autre aspect sur lequel nous travaillons beaucoup est celui de la sécurité. C’est extrêmement important puisque 2000 athlètes (sportifs et artistes confondus) sont attendus, sans compter les accompagnateurs. Côté spectateurs, on sait que la RDC est un pays jeune dont 60% ont moins de 20 ans, et nous pouvons être sûrs que les stades seront remplis. La jeunesse congolaise est très engagée dans l’organisation de ces Jeux, on le ressent déjà lors d’événements ponctuels. Ils seront au rendez-vous, notamment pour le football, qui est le sport-phare en Afrique. 

Qu’attendez-vous de ces Jeux, notamment en terme d’héritage ? 

Je connais profondément les Jeux, je connais leurs faiblesses et leurs forces. Cette année, nous allons faire des Jeux avec une démarche responsable, dans le respect du développement durable. Je vois les Jeux de la Francophonie comme un projet social, de développement, qui va servir le pays-hôte. Je veux qu’ils puissent apporter à ce pays de multiples héritages. Cela commence par la formation, pour accompagner l’entretien des nombreuses infrastructures. Le but est qu’elles vivent dans le temps,. Et cela passe par l’organisation d’autres grands événements. Pour tenir cet objectif, il faut des gens formés, dans le domaine sportif, oui, mais également dans l’évènementiel et le management sportif.

C’est dans cette optique nous avons très récemment inauguré une formation de volontaires. Nous avons lancé un appel à candidatures en Afrique centrale, et nous avons rencontré un sérieux succès, puisque nous avons reçu plus de 2000 profils intéressés ! Nous en avons sélectionné 30, qui ont été déployés à Kinshasa. Formés par des experts du CIJF (Comité international des Jeux de la Francophonie) et l’université SENGHOR, ils vont travailler dans les différents secteurs organisationnels de la 9e édition des Jeux, et passer les 6 prochains mois en RDC. C’est une grande nouveauté de notre événement, qu’on compte reprendre pour les prochaines éditions.

Les Jeux de la Francophonie forment un grand projet, qui ne se limite pas à une compétition. Nous mettrons en exergue toutes les belles histoires sur ce que ces Jeux ont pu apporter au pays, avant, pendant et après l’événement !

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