Sur la piste, elle s’élance avec une légèreté qui dément la puissance de son saut. Trois appuis parfaits, un envol suspendu, et la terre tremble sous son atterrissage. Saly Sarr, 22 ans, a notamment participé aux derniers JO, à Paris 2024. Championne d’Afrique, la Sénégalaise s’est hissée au sommet du podium, ajoutant une médaille d’or à un palmarès déjà éloquent. Mais derrière cette performance, il y a bien plus qu’une athlète : il y a une femme habitée par des rêves aussi vastes que l’horizon. PAR RUBEN DIAS. Extrait du Women Sports Africa N°10.
Et des batailles, Saly Sarr en a livré, sur et hors des pistes. Née le 14 octobre 2022, elle commence à se faire un nom en 2019, lorsqu’elle remporte l’or en heptathlon et l’argent en saut en hauteur aux Championnats d’Afrique cadets à Abidjan. Depuis, elle a sauté de succès en succès, toujours plus haut, toujours plus loin.
Une ascension éclair
Saly Sarr ne se contente pas de briller. Elle illumine. À Nairobi, en 2021, elle atteint la finale des Championnats du monde juniors, « l’un de mes plus beaux souvenirs avec les JO2024 » assure-t-elle. L’année suivante, elle monte sur la deuxième marche du podium aux Championnats d’Afrique à Saint-Pierre, à l’Île Maurice. 1ère lors des Jeux de la Francophonie, elle monte sur la 3e marche du podium aux Jeux africains d’Accra en 2024. Avant d’être sacrée, la même année, championne d’Afrique du triple saut avec une marque à 14,06 m.
Son chemin est semé d’efforts intenses et de résilience. « Je me donne toujours à fond, je sais ce que je vaux, » affirme-t-elle avec aplomb. Pour elle, le sport est une école de la vie : « Le sport va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre. »
Une femme de passions multiples
En parallèle de sa carrière d’athlète, Saly Sarr est une rêveuse. Passionnée notamment par l’hôtellerie et le tourisme. « C’est un rêve pour moi, » confie-t-elle. Ce contraste entre la technicité du triple saut et la douceur d’un secteur qui aspire à créer des échappées belles révèle une facette plus in- time de sa personnalité. Dans ses projets, les JO de Paris 2024 occupaient une place centrale. « C’était magique. Le temps s’était arrêté. Rien que le fait de se qualifier, ça m’a fait beaucoup de plaisir. Puis, tout le monde rêve d’y participer ». Malgré la déception d’une élimination précoce, Saly compte bien se rattraper. Les prochains rendez-vous s’appellent Tokyo 2025 et Los Angeles 2028. « Chaque athlète veut écrire sa propre histoire, et il faut avoir la mentalité pour. » La sienne est déjà gravée en lettres d’or sur les pistes africaines, mais son regard se tourne vers le monde.
À travers ses bonds, Saly Sarr transcende les limites, « le sport m’a appris à être forte, à être solide, à être une guerrière, » conclut-elle, les yeux brillants de détermination.