Jeux de la Francophonie – La jonglerie a le vent en poupe, en témoigne Andreas, freestyler football professionnel

Freestyle football - Photo Shutterstock / Aliaksei Kaponia

Andreas Cetkovic est un freestyler football professionnel. L’homme de 34 ans a d’ailleurs participé à la première édition où cette discipline était inscrite aux Jeux de la Francophonie, en 2013. Médaillé d’or sur la compétition, Andreas garde un souvenir exceptionnel de cette expérience, et porte un regard très bienveillant sur la jonglerie aux Jeux de la Francophonie. Entretien.

WS – Pouvez-vous nous présenter la Jonglerie ?

Andreas – Pour le grand public la jonglerie, c’est le freestyle ball, le freestyle football, ou le freestyle basket. Pour moi il s’agit d’un art, dans lequel l’artiste est avec un ballon et il tente de faire le maximum de gestes techniques possibles, tout en essayant de rendre ça artistique et joli. En bref, je résumerai ça en disant que c’est de l’expression avec un ballon.

La jonglerie et plus généralement les arts de la rue ont le vent en poupe aux Jeux de la Francophonie. Pourquoi ?

Je pense que les arts urbains sont très populaires chez les jeunes, car ça leur correspond, tout simplement. Ils voient les freestylers, qui font des gestes très techniques, voire parfois encore plus techniques que ceux réalisés par les footballeurs professionnels. Quand ils regardent un freestyler ou un danseur de hip-hop, ou toute autre personne qui fait de l’art de rue, ils se disent « ces gars-là nous ressemblent, et en plus, ils sont très forts », ce qui les fait en quelque sorte rêver. Je pense que les arts urbains ressemble peut-être plus à la jeunesse que les sports traditionnels comme l’athlétisme, le basketball, ou le football. 

Pourquoi est-ce important pour ces disciplines de participer aux Jeux de la Francophonie ?

Pour moi c’est très important que ces disciplines émergentes et nouvelles participent aux Jeux de la Francophonie, tout simplement car elles ne sont pas assez connues, pas assez aidé. On est organisateurs de nos propres événements, on le fait avec beaucoup de passions mais peu de moyens. Le fait qu’une grosse organisation comme les Jeux de la Francophonie puisse nous aider et nous proposer de participer à un événement de cet envergure, avec une vraie scène, un vrai public, de vraies lumières… C’est très valorisant. Les Jeux de la Francophonie sont un événement incontournable qui ne fait que donner une bonne image de notre discipline. Ça suscite énormément de questions car elle est très regardée dans le pays organisateur, mais aussi sur les réseaux sociaux. Je suis très heureux que les Jeux de la Francophonie aient mis notre sport en lumière.

Quel avenir imaginez-vous pour la jonglerie et les arts de la rue aux jeux de la francophonie mais aussi sur l’échiquier international ?

Dans l’avenir, j’aimerais qu’on ne fasse pas que du freestyle football, car dans notre discipline il y a aussi d’être déclinaisons comme le street soccer qui sont des matchs de foot à 1 contre 1 ou 3 contre 3. J’aimerais beaucoup qu’on incorpore ces disciplines dans les Jeux de la Francophonie, pour faire évoluer le freestyle football et les autres disciplines. J’aimerais qu’il y ait également de plus en plus de participants, pour susciter plus de vocations et de qualité dans nos compétitions. Mais tout ça est évidemment optionnel. En termes de structure et de visuels, c’est déjà exceptionnel ce que les Jeux de la Francophonie font pour notre discipline.

Que diriez-vous aux lecteurs pour leur donner envie de s’intéresser à la jonglerie et aux arts de la rue ?

C’est un art qui a énormément de valeur, qui apprend la rigueur. Il faut beaucoup d’acharnement et d’entraînements pour performer. C’est passionnant de pouvoir créer ses propres tricks (figures NDLR) et de toujours chercher à s’innover. C’est un art qui est en perpétuelle évolution. C’est aussi une discipline qui est nouvelle, ce qui veut dire qu’il y a de la place pour tout le monde.

À titre personnel, le freestyle football m’a permis de voyager aux quatre coins du monde et m’a ouvert l’esprit sur énormément de sujets. Ça a été quelque chose de très positif pour moi, et je suis sûr que ça peut l’être pour d’autres.

Que vous ont apporté les Jeux de la Francophonie ?

Déjà, participer aux Jeux de la Francophonie et remporter la médaille d’or a été une énorme fierté. Être monté sur un podium, avoir entendu l’hymne national retentir, avoir pu représenter mon pays… C’est quelque chose que je n’oublierai jamais. 

Les Jeux de la Francophonie m’ont également beaucoup apporté sur le plan humain. Participer aux Jeux de la Francophonie permet aux jeunes de se rendre dans un pays qu’ils n’ont jamais visité, et donc de découvrir quelque chose de magnifique. Ensuite, quand tu rentres de cette compétition, tu t’estimes d’abord heureux d’habiter en France, mais surtout reconnaissant de toutes les rencontres que tu as faites. C’est un événement exceptionnel qui t’amène à rencontrer des personnes du monde entier que ce soit des freestylers, des danseurs ou même des marionnettistes, avec qui tu passes un moment hors du temps. Il y a une très bonne énergie qui se dégage dans cet événement, et je suis très heureux d’y avoir participé.


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