Phoebe A. Ouma, la représentation de la beauté à l’Africaine

De l’or dans les mains, une pensée réfléchie. Le travail artistique pointilleux de la Kenyane Phoebe A. Ouma, découvert en feuilletant un magazine, nous a bluffé. Nous avons tenu à en apprendre davantage sur son mode opératoire et connaître ce qu’elle poursuit à travers ses silhouettes. Rencontre.

lle est jeune, et déjà pleine d’ambition pour son continent. Basée à Nairobi, à 27 ans, Phoe­be A. Ouma pratique professionnellement l’illustration depuis 2019. Ses croquis représentent majo­ritairement des femmes noires actives et modernes, pour mieux capturer la culture africaine et faire connaître sa beauté au-delà du continent. Buveuse de thé noir Masala, élément important de la culture kenyane marquée par l’hos­pitalité, ça deviendra d’ailleurs un des thèmes de prédilection de l’artiste, entre autres…

Women Sports Africa : Quel est votre parcours ?

PHOEBE A. OUMA : Je suis né à Nai­robi au Kenya, et j’ai passé les premières années de ma vie à Kiambu, avant de déménager dans l’État de l’Iowa, dans le Midwest américain, à 4 ans, où j’ai vécu cinq ans. Une fois que mon père eu terminé ses études, je suis retournée au Kenya. Ma vie a toujours été marquée par de nombreux changements – écoles, endroits où je vivais. En ça, l’art m’a ai­dée à m’accrocher à qui j’étais. J’ai l’im­pression que mon don a été une force qui m’a aidée à me trouver, à gravir les échelons et à m’affirmer tout en m’amu­sant.

Vous avez suivi vos études de design de mode à l’université au Kenya. Comment avez-vous su que le dessin de mode était ce que vous vouliez faire ?

Je n’ai jamais vraiment su à quoi res­semblerait pour moi une carrière dans l’art et la mode, ni même les possibilités qui s’offriraient à moi au fur et à mesure que j’avançais, car je n’ai pas grandi en voyant ce style de vie autour de moi. Je savais simplement que c’était quelque chose que j’aimais faire… et que je sa­vais tenir un crayon (rire). La mode a été un thème majeur dans mon travail pen­dant longtemps. Je passais des heures à feuilleter des magazines de mode en totale admiration. Les efforts consacrés à l’obtention de mon diplôme en sty­lisme et marketing de mode m’ont aidé à préciser mes pensées et à élargir ma curiosité !

Votre style a évolué. Comment l’expliquez-vous ?

J’ai commencé à partager mon travail d’illus­tration sur Instagram en 2018, pour m’amu­ser et affûter mon style. Plus mon parcours avançait, plus je voulais que mon compte soit centré sur la culture et les marques afri­caines. Aujourd’hui je fais toujours référence à l’Afrique en incluant des sujets hors mode. Au départ, je représentais inconsciemment l’histoire de la mode que j’avais reçu, avec la représentation de femmes blanches, grandes et minces, jusqu’à ce qu’une ca­marade de classe m’interroge sur la raison d’une telle représentation. En partageant aux autres mes créations, j’ai tenu à être intentionnelle, déterminée à représenter la femme qui me ressemblait avec toute la beauté africaine.

Je puise mon inspiration dans les voyages et la nature. J’aime tout ce qui a attrait à la beauté de l’Afrique. Pendant longtemps, la culture africaine a été mal représentée. Ain­si, avec mon travail, j’ai l’impression d’avoir mon rôle à jouer pour représenter l’Afrique sous un meilleur jour. C’est pourquoi j’es­père toucher un plus grand nombre de personnes, que mes illustrations puissent vivre sur des vêtements, des meubles, des assiettes, des livres… Je souhaite que les gens s’en amusent et apprécient mes illus­trations, et encore plus l’Afrique !

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