Allyson Felix a, ce mercredi, critiqué la politique post-maternité de l’équipementier Nike dans les colonnes du New York Times.
Elle déplore que la marque pénalise les sportives ayant fait une pause dans leur carrière à cause d’une grossesse. Sept fois médaillée d’or olympique, celle qui détient le record féminin, raconte que Nike lui aurait réduit ses émoluments depuis qu’elle a pris du recul par rapport aux compétitions en 2018, en raison d’une grossesse.
Mais l’athlète de 33 ans n’est pas la seule à accuser Nike pour ces faits. Alysia Montano et Kara Goucher, avaient elles aussi fait part d’accusations similaires la semaine dernière. « Elles ont raconté des histoires que nous, athlètes, savons vraies, mais dont nous avons peur de parler publiquement : si nous avons des enfants, nous risquons des coupes de nos revenus de la part de nos sponsors durant la grossesse et par la suite », déclare Allyson Felix. « C’est l’un des exemples d’une industrie du sport où les règles sont encore principalement faites par et pour les hommes ». Puis, la jeune maman qui a donné naissance à une fille en décembre dernier, a expliqué qu’elle avait décidé de fonder une famille même si elle avait déjà des inquiétudes concernant son renouvellement de contrat avec Nike, expiré fin 2017. Celui-ci aurait versé une somme inférieure de 70% par rapport au précédent. « S’ils croient que c’est ce que je vaux désormais, je l’accepte ». Mais surtout, Allyson Felix n’a pas de garanties afin d’éviter d’être pénalisée en cas de performances moins bonnes. « Si moi, l’une des athlètes les plus largement commercialisées par Nike, ne pouvais pas obtenir ces protections, qui le pourrait ? Nike a refusé. Nous sommes au point mort depuis ».
De son côté, la marque s’est défendue, la semaine dernière, en promettant de mettre en oeuvre une nouvelle politique post-maternité, qui normaliserait le traitement des athlètes féminines. « Je félicite Nike d’avoir constaté la nécessité de ce changement et j’attends avec impatience les détails, de Nike et du reste du secteur qui ne s’est pas encore engagé à protéger contractuellement les femmes », a conclu l’athlète américaine.
Vanessa Maurel