Vis ma vie de jeune urbaine sportive à Casablanca !

Sportive à Casablanca : immersion dans les vies de Sheerazade, Badra et Khadija qui nous racontent comment elles ont incorporé le sport dans leur quotidien.

Comment équilibrer une vie intense de femme active grâce au sport ? Nous avons enquêté du côté de Casablanca ! (Photo DR/.)

Bienvenue dans la vie de Sheerazade, Badra et Khadija. Trois Bédaouis dans la fleur de l’âge pour qui le sport représente une habitude essentielle. Leurs points communs : être toutes trois nées dans les années 70-80 et être très actives, puisqu’entrepreneures. Mais à chacune sa pratique, sa représentation du sport, sa motivation, son truc pour tenir…

Par Léa Borie
Extrait du magazine WOMEN SPORT N.16 d’avril-mai-juin 2020 (dossier spécial sport en Afrique)

Sheerazade : le kaléidoscope du sport dans les Afriques

Sheerazade Ouarraoui a grandi en région parisienne. De parents marocains, après des études d’architecture à Paris, elle s’est laissé porter par le vent marocain, suite à une proposition de contrat alléchante. Durant cinq ans, elle a pu voyager dans plusieurs pays africains pour le travail : Congo, Sénégal, Gabon, Côte d’Ivoire. Et depuis qu’elle a ouvert son cabinet, elle continue de bourlinguer entre le Congo, le Maroc et la France.

La boxe thaïlandaise et le crossfit avec un coach particulier ou en cours collectif mixte, et le running en bord de mer ; à raison de 4 à 5 fois par semaine.

Sa vision kaléidoscopique de l’Afrique sportive. Au Sénégal, comme beaucoup de gens s’adonnent à la course à pied, dont de nombreuses femmes, elle se sent à l’aise. De même en RDC, à Pointe-Noire, où il y a quantité d’expatriés. Mais là-bas, les femmes en sport se font plus discrètes, les cours privés sont réservés à une certaine élite et les infrastructures peu nombreuses. A Casablanca, les habitants sont très sportifs, mais Shéerazade préfère courir les pieds dans l’eau que dans la ville, pour le cadre et le regard des gens. Le Gabon lui a semblé moins acharné en matière de sport.

Faire du sport avec la température clémente est agréable. Et les rues sont aménagées pour courir, avec des trottoirs larges, contrairement à la capitale française par exemple, où le centre-ville s’y prête moins. Les salles de sport restent à taille humaine, moins business que dans les grandes villes européennes.

Personne ne fait de sport dans sa famille. Etant à son compte, la jeune femme organise son propre planning sportif et fait en sorte de toujours trouver le temps, avec une course à la fraîche, et une boxe en nocturne. Pour ça, elle a longtemps cherché le bon coach qui la motive ; bien que cela représente un coût. Et pour s’y astreindre en déplacement, elle a trouvé une partenaire de course, à Pointe-Noire, en RDC.

Badra : l’équilibre essentiel pour l’égalité et la sérénité

Badra Oudghiri Idrissi vient de Fes, capitale spirituelle du Maroc. Toute jeune, avec ses trois sœurs, elle a été poussée par ses parents à faire du sport sans limite. Un vrai vecteur d’éducation. Inscrite dans un club sportif rattaché à la société dans laquelle travaillait son père, elle a pu assister aux cérémonies sportives dès ses 5 ans ! Une des seules, et pas des moindres, distractions à l’époque ! Après des études en France, un mariage, un accouchement, et un problème de santé, son corps lui a demandé de retrouver les bancs des salles de sport. Une façon essentielle de lui permettre d’être bien dans sa peau.

C’est avant tout bouger. La marche active, la natation et le yoga, pratiqué avec un coach. Pour le footing, c’est parfois un peu plus compliqué, car elle estime que la ville manque d’espaces publics où courir en sécurité quand on est une femme.

Son militantisme pour une société plus active physiquement ! Elle a initié un rituel yoga une fois par mois auprès de ses collaborateurs, au sein de son entreprise, Earned. Son objectif : les orienter vers la pratique sportive pour gagner en mieux-être, en motivation et en concentration. Elle veille aussi au grain du côté de sa fille, qu’elle a inscrite petite aux bébés nageurs, et qui, à 9 ans, pratique désormais le surf et l’équitation !

Les tabous sont tombés aujourd’hui sur le sport au féminin ici selon elle. Sa fille rêve de faire du foot, et elle s’en réjouit.

Les salles de sport poussent comme des champignons, tout comme les concepts de taï chi, méditation, les cours de tennis… Une fois l’abonnement en poche, impensable de reculer ! C’est ça qui aujourd’hui lui permet de tenir le cap et de garder une bonne « condition mentale ». Mieux, en s’octroyant une pause sportive au milieu de sa journée de travail, elle arrive à revenir plus concentrée et efficace au bureau !

Khadija : le bien-être avant tout

Née à Casablanca, Khadija Imakor a fait des études au Lycée Lyautey, établissement d’enseignement français. Depuis son plus jeune âge, la petite fille qu’elle était alors se passionnait pour la danse classique, bien que ses parents tentaient de l’ouvrir à d’autres horizons. Tous les mercredis, jusqu’au lycée, c’était tournois sportifs inter- écoles. Mariée, avec un métier très prenant et deux enfants, la jeune femme a peu à peu perdu l’habitude de pratiquer.

Sa santé l’a sauvagement rappelée à l’ordre, il y a quatre ans. Après un traitement intensif pour se remettre d’un cancer, la jeune maman a senti qu’elle devait se remettre au sport pour se rétablir durablement. Un avis appuyé de ses médecins et oncologue. Elle a commencé par de longues marches les pieds dans l’eau. Aujourd’hui, elle pratique quasi-quotidiennement du yoga : vinyasa, hatha, yin, aérien, power, mais aussi du pilates. Cela lui permet de travailler en profondeur et de faire circuler l’énergie sans brusquer ses articulations.

Une vision professionnelle métamorphosée du côté du bien-être. Khadija a lancé début 2019 Essentielle, sa marque de produits à base d’huiles essentielles, après avoir suivi une formation en aromathérapie. Un tournant pris pour prendre soin d’elle. Chose qu’elle a su partager à son mari, ainsi qu’à ses enfants et ses proches.

Il y a plusieurs studios de yoga, avec de larges amplitudes horaires, les week-ends compris.

Elle organise son planning en fonction de ça. Et s’autorise un break le temps qu’il faut quand c’est nécessaire, pour une retraite de yoga par exemple. Elle s’astreint à sa routine yoga par tous les temps : quand elle voyage avec sa famille, elle trouve le moyen d’assister à une session de yoga, même en vacances !


 

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