Elles ne sont âgées que de respectivement 20 et 23 ans. La Malienne Sika Kone (à gauche) et la Guinéenne Masseny Kaba (à droite), ont toutes deux été draftées en WNBA, aux Etats-Unis. Elles représentent le futur et le présent du basket africain. Portraits ! PAR RUBEN DIAS. Extrait du WOMEN SPORTS AFRICA N°6.
18 points, 18 rebonds. Voici la feuille de stats pondue par Sika Koné contre la France lors de la Coupe du monde féminine FIBA 2022. Du haut de son mètre 93, l’intérieure déborde d’énergie, d’intensité, de ténacité mais surtout, de puissance. À 20 ans, la Malienne a vécu une ascension fulgurante, s’étant affirmée en 2021/22 sous les couleurs du club espagnol de Spar Gran Canaria. La jeune joueuse est devenue l’une des basketteuses les plus impactantes de la Liga avec deux jolies double-double (14 points et 11,6 rebonds en 2020/21 et 12,6 points et 113 rebonds en 2021/22).
Si elle cartonne en club, Sika Koné porte surtout au plus haut les espoirs de son pays. En 2021, la poste 4 a joué un rôle majeur dans le parcours historique du Mali jusqu’aux demi-finales de la Coupe du monde U19. Avec ses 26,2 points et 14,8 rebonds de moyenne, la Malienne a dominé et logiquement été élue dans le meilleur 5 de la compétition. En 2022 à Sydney, et si son pays n’était pas loin d’être le petit poucet de la CDM, cela n’enlève rien à l’exploit d’être parmi les 12 meilleures nations de la planète. Une prouesse à laquelle la joueuse de 20 ans, douée des deux côtés du terrain, à grandement participé. Alors, après des saisons réussies avec le Mali et au sein de l’élite espagnole, sa sélection à la draft WNBA, en avril dernier, n’était pas une surprise. Considérée comme la joueuse la plus prometteuse de tout le continent africain elle a été choisie par le New York Liberty au troisième tour. Après quelques blessures qui ont retardé cette échéance, Sika Koné va pouvoir goûter au rêve américain.
Masseny Kaba, l’autre joyau de l’Afrique
Sika Koné ne sera pas la seule Africaine à s’envoler chez l’Oncle Sam. Sept mois après sa participation à l’Afrobasket féminin 2021, et après avoir dominé de la tête et des épaules la Division I de la NCAA (National Collegiate Athletic Association), Masseny Kaba va également découvrir la WNBA. Auteure de 9,8 points pour 5,8 rebonds et 1,4 contres par match avec l’UCF Knights, l’intérieure a été nommée dans l’équipe type de l’année.
Le titre de l’American Athletic Conférence sous le bras, Kaba va quitter l’Université de Floride. À 23 ans, la basketteuse de 1m 91 s’est engagée avec le Chicago Sky, champion en titre de la division féminine de la NBA. Internationale avec son pays, elle est devenue cette année la première Guinéenne à évoluer au plus haut niveau américain. De quoi voir l’avenir en rose pour le basketball africain.
Le Basketball africain – À la conquête du monde !
Le basket africain exporte depuis de nombreuses années ses talents. Certaines joueuses évoluent au plus haut niveau. C’est notamment le cas de Leia Dongue. Après un début de carrière dans son pays natal du Mozambique en 2004, la basketteuse a rejoint Gérone et l’Espagne en 2018, où elle a été championne nationale. Passée par Nantes (où elle a obtenu sa meilleure évaluation en carrière) et le Kutxabank Araski, Dongue signe en 2022 avec le Landerneau Basket Bretagne. Du haut de son mètre 85, la Mozambicaine a des moyennes qui parlent pour elle : 14,2 points et 7,4 rebonds avec sa sélection (depuis 2009) et 15,4 points et 6,5 rebonds en club. La basketteuse de 31 ans apporte toute son expérience dans sa nouvelle équipe.
Autre joueuse majeure qui évolue en France : Ezinne Kalu. « Le basket africain va dans la bonne direction, notre talent est reconnu », a lancé Kalu, nommée dans le « 5 majeur » du Tournoi de qualification olympique féminin FIBA en 2019. Présente aux côtés de Leia Dongue, la Nigérienne appuie ses propos en terminant meilleure marqueuse de Landerneau (15,5 points par match).
Et lorsqu’on parle de Coupe du Monde Féminine FIBA ou de Jeux Olympiques, c’est une Sénégalaise qui sort du lot. Irréprochable sur le terrain, Astou Traoré (41 ans) a tourné à 12,9 points de moyenne lors des éditions 2010 et 2018 de la CDM ainsi qu’à Rio en 2016.
Des légendes du FIBA Women’s AfroBasket dont pourrait bientôt faire partie Mariam Coulibaly. Extrêmement puissante, elle a été déterminante dans la conquête de la médaille d’argent du Mali en 2021 dans la compétition. Et a logiquement fait partie du 5 majeur. Alors que Sika Koné et Masseny Kaba représentent le futur radieux du basketball africain, le passé et le présent le sont également. Tout autant de modèles sur lesquels s’appuyer pour les jeunes pépites à venir.
