Invaincue en UFC, Manon Fiorot comptabilise un total de trois victoires en autant de combats dans la catégorie reine du MMA. D’abord karatéka, la jeune femme de 31 ans a gravi les échelons dans l’art martial, avant de voir sa vie bousculée par une téléréalité, réalisée en Afrique du Sud. PAR VANESSA MAUREL. Extrait du Women Sports Africa N°4.
Son papa était lutteur. C’est peut-être de là que tient cette folle envie de com- battre de Manon Fiorot. Car des sports de combat, elle en a essayé des tas. D’abord le karaté, qu’elle a pratiqué pendant 10 ans, avant de se spécialiser dans le snowboard pour revenir à son premier amour, avec lequel elle remporte deux titres de championne de France. Manon Fiorot s’essaie aussi à la boxe thaïlandaise, puis au kick boxing. Là encore, elle épate : 15 victoires, 2 titres nationaux. Par hasard, le MMA entre dans sa vie, comme si le destin frappait à sa porte.
2019, l’année où tout bascule
En 2019, Manon se lance un nouveau défi un peu fou, participer à une téléréalité en Afrique du Sud, nommée « The Figther ». « Je ne connaissais pas vraiment ce pro- gramme, bien que la saison numéro 1 ait déjà été diffusée. C’est mon manager qui a eu cette idée et qui m’a fait intégrer le casting grâce à mon titre de championne du monde amateur. »
Cette téléréalité regroupe une dizaine de combattantes venues du monde entier. Toutes les semaines, des combats ont lieu pour qu’au final il ne reste qu’une seule et unique gagnante. « Je n’échangeais pas avec les autres filles, car je ne parle pas anglais. C’était très compliqué au début. Les producteurs appelaient mon manager pour se plaindre du fait que je ne comprenais rien. C’était vrai ! D’ailleurs, pour rentrer dans le casting, il fallait être bilingue… Autant dire que mon manager avait un peu menti ! »
« Avant moi, il y avait déjà eu quelques combats, mais aucun KO»
Pour autant, les producteurs ont vite compris qu’ils détenaient une pépite lorsque celle-ci a combattu. « Avant moi, il y avait déjà eu quelques combats, mais aucun KO. Lors de mon premier combat, j’ai battu mon adversaire par KO au deuxième round. Elle a dû sortir sur civière, ça a fait un buzz incroyable. »
Les émissions s’enchaînent. Pendant deux mois, les combattantes sont filmées H24 dans une grande maison. Leurs journées sont composées d’en- traînements, d’activités extrasportives, de challenges. À l’issue de ces deux exténuants mois, Manon Fiorot sort vainqueure. Un titre qui lui vaut le privilège de remporter un contrat à l’EFC et d’affronter la Sud-Africaine Amanda Lino. « Ma carrière a alors explosé », assure Manon Fiorot. Car après cette énième victoire, la combattante est repérée au-delà des frontières. Elle combat d’abord en UAE à trois reprises, avant d’entamer sa carrière en UFC, le graal. « Je suis fière de mon parcours », assure celle qui est désormais surnommée « The Beast » (la Bête NDLR). « J’espère qu’il pourra inspirer d’autres jeunes filles. Je veux montrer que oui, on peut combattre en MMA en étant une fille, et oui, on peut gagner des titres dans des organisations mondiales. »