Elles ont brillé lors des Jeux de la Francophonie à Abidjan en 2017 ou à Nice en 2013. Faisons connaissance avec quatre superbes championnes ! PAR MARION CHEVALIER
MAËVA CONTION
(France), médaille d’or en Athlétisme féminin (400m haies), VIIIes Jeux de la Francophonie Côte d’Ivoire/ Abidjan 2017.
Présentez-vous en quelques mots :
Bonjour, je m’appelle Maëva Contion, j’ai 27 ans et je suis spécialiste du 400m haies. Je suis multiple championne de France, et la championne en titre des Jeux de la Francophonie (2017).
Que représentent les Jeux de la Francophonie, selon vous ?
C’est un évènement qui regroupe les pays francophones dans une multitude de disciplines.
Qu’est-ce qui vous a motivé à participer aux Jeux de la Francophonie ?
Pour moi, c’était comme des «mini- JO». J’aime le fait que diverses disciplines soient représentées, et qu’il y ait aussi des concours culturels ! Ça nous permet de découvrir d’autres horizons, mais aussi de côtoyer des sportifs français de domaines différents
Que retenez-vous de votre expérience à Abidjan ? Et quels ont été vos meilleurs moments ?
C’était une bonne expérience sportive et humaine. Dans la sélection française, l’ambiance était très cool. Je pense que ça nous a permis d’avoir moins de pression, tout le monde se soutenait ! On se déplaçait d’un endroit à l’autre pour encourager au maximum tous les Français. Concernant Abidjan, le site était plutôt sympa, il y avait une bonne organisation. J’ai apprécié de manger local, de découvrir une culture, leurs arts, etc.
Mon meilleur souvenir est bien-entendu notre trio gagnant français, puis le podium. C’est la première fois que la Marseillaise était chantée en mon honneur, et de partager ce moment avec Farah et Anaïs (qui est d’ailleurs ma meilleure amie), c’était génial ! J’en ai eu les larmes aux yeux (rires).
Avez-vous échangé avec des personnes venues d’autres États et gouvernements? Comment avez-vous vécu cet échange ?
Oui, j’ai fait la connaissance de personnes très intéressantes! L’avantage avec ces Jeux francophones, c’est qu’il n’y a pas cette barrière de la langue ; on peut donc échanger plus facilement. Il y a aussi eu à la fin du championnat des échanges de maillots et équipements pour garder des souvenirs.
Estimez-vous que les Jeux aient été favorables pour votre carrière ?
Oui, c’était mon premier titre international, et j’en suis fière. Ces Jeux sont une motivation pour la suite de ma carrière ; et ça donne un élan de confiance et de détermination lors des entraînements pour revivre de tels moments.
Quels conseils donneriez-vous aux prochains participants des Jeux ?
Je leur dirais de profiter un maximum de cet évènement pour s’ouvrir aux autres domaines, et aux autres cultures. On apprend beaucoup dans ces contextes.
Un mot à la jeunesse francophone ?
Faites de ces Jeux, un objectif ! Vous ne le regretterez pas. Ce sont des souvenirs que vous aurez à vie.
MADALINA LINGURARU
(Roumanie), médaille d’or en Lutte africaine (>45 kg et <50 kg) et médaille de bronze en Lutte libre (<48 kg), VIIIes Jeux de la Francophonie Côte d’Ivoire/ Abidjan 2017
Présentez-vous en quelques mots :
Je m’appelle Madalina Linguraru et je suis née à Roman, en Roumanie, mon pays de coeur. J’ai 26 ans et j’ai commencé à pratiquer la lutte libre à l’âge de 11 ans.
Que représentent les Jeux de la Francophonie, selon vous ?
Les Jeux de la Francophonie sont l’une des compétitions les plus représentatives au monde et il est très important que cette compétition, outre l’événement sportif, ait un aspect culturel. Mais le plus important, c’est que tous les participants connaissent différentes personnes et cultures dans notre objectif de développement.
Qu’est-ce qui vous a motivé à participer aux Jeux de la Francophonie ?
J’ai participé aux championnats continentaux et mondiaux, mais les Jeux de la Francophonie ont la particularité de mélanger le côté sportif et le côté culturel. Et cela annonçait un nouveau défi pour moi, avec l’ambition du podium.
Que retenez-vous de votre expérience à Abidjan ? Et quels ont été vos meilleurs moments ?
À Abidjan, j’ai vécu l’une des plus belles expériences de ma vie. Mon plus beau moment a été lorsque j’ai remporté la médaille d’or en lutte africaine. Le public a été spécial et je tiens à le remercier pour le soutien témoigné. Je garde aussi des souvenirs très chers concernant la délégation du Sénégal, le fait qu’ils étaient toujours heureux et dansaient.
Avez-vous échangé avec des personnes venues d’autres États et gouvernements ? Comment avez-vous vécu cet échange ?
J’ai échangé avec des gens qui participaient dans différentes disciplines sportives et cela m’a plu. Mais j’ai vraiment apprécié les danses africaines traditionnelles. J’ai essayé d’apprendre un peu.
Estimez-vous que les Jeux aient été favorables pour votre carrière ?
Les Jeux de la Francophonie m’ont aidée à faire quelque chose de notable. J’ai réussi à être la première femme venant d’un État qui n’appartient pas à l’Afrique à remporter une médaille d’or en lutte africaine. Pour moi, c’était un honneur et je suis heureuse d’avoir pu porter fièrement le drapeau de mon pays.
Quels conseils donneriez-vous aux prochains participants aux Jeux ?
Je pense que les Jeux de la Francophonie sont une compétition à avoir dans son palmarès. Je leur souhaite du succès et leur conseille de profiter de cette expérience particulière.
Un mot à la jeunesse francophone ?
J’exhorte les jeunes à faire du sport. Parce que le sport peut changer votre destin et faire de vous quelqu’un de meilleur.
DANIELLE LAPPAGE
(Canada), médaille d’or en Lutte libre féminine (<63 kg), VIIes Jeux de la Francophonie France/Nice 2013.
Danielle Lappage est née le 24 septembre 1990 dans la petite ville d’Olds, en Alberta. Depuis son enfance, elle est entourée et passionnée par le sport et essaie toutes les disciplines qu’elle a la chance de découvrir. Danielle commence à pratiquer la lutte libre à l’âge de 13 ans. En 2006, elle rejoint sa première équipe de cadets. Depuis et avant les VIIes Jeux de la Francophonie, elle a représenté le Canada à de nombreux événements internationaux et remporté plusieurs médailles dans différentes compétitions nationales et internationales dont une médaille d’or aux Championnats Panaméricains (Cadets) en 2007 et une médaille d’or aux Championnats du Monde Juniors en 2010.
Aux VIIe Jeux de la Francophonie, tenus en France, à Nice, en 2013, Danielle Lappage s’est imposée par la marque serrée de 4-3 contre la Québécoise Linda Morais, après avoir battu en demi-finales la Mauricienne Marie Anne Joyce Milazar par 4-0.
Après la 7e édition des Jeux de la Francophonie, elle continue à augmenter le nombre de médailles dans son palmarès en obtenant aussi deux médailles aux Jeux de Commonwealth, notamment une médaille d’or en 2014 et une médaille d’argent en 2018. En décembre 2015, Danielle a rejoint l’équipe canadienne de lutte olympique, dans la catégorie de poids de – 63 kg. En 2016, elle participe aux Jeux Olympiques d’été mais se blesse dès son premier combat contre l’Ukrainienne Yuliya Tkach et est obligée d’abandonner.
En 2018, aux Championnats du monde de lutte de Budapest, elle devient vice-championne du monde dans la catégorie des moins de 65 kg, après la Finlandaise Petra Ollip.
Elle a étudié la criminologie à l’Université Simon Fraser du Canada. En juin 2013, elle a obtenu son baccalauréat en criminologie et s’est inscrite à l’automne à un programme d’études supérieures. En septembre 2015, elle a défendu avec succès sa thèse portant sur le thème «Le genre et le maintien de l’ordre». À l’été 2017, elle déménage à Calgary, en Alberta où elle fréquente la faculté de droit de l’Université de Calgary et se bat pour le Calgary Wrestling Club.
Parmi ses passions, on compte la natation, la lecture, les voyages ainsi que passer du temps avec sa famille et ses amis.
ANITA WLODARCZYK
(Pologne), médaille d’or en Athlétisme féminin (Marteau), VIIes Jeux de la Francophonie France/Nice 2013, Record des Jeux de la Francophonie.
Anita Włodarczyk (née le 8 août 1985 à Rawicz, Pologne) est une athlète polonaise spécialiste du lancer du marteau.
Elle remporte ses premiers championnats nationaux en 2007, à l’âge de 22 ans. En 2008, aux Jeux olympiques de Pékin, elle se classe sixième de la finale du lancer du marteau avec 71,56 m et en fin de saison, elle obtient la médaille de bronze à la finale mondiale de l’IAAF de Stuttgart.
Un an plus tard, elle remporte sa première médaille d’or dans une compétition internationale aux Championnats d’Europe par équipes avec un lancer mesuré à 75,23 m. Lors de la finale des Championnats du monde de Berlin, le 22 août 2009, elle devient championne du monde de la discipline avec 77,96 m, battant ainsi la précédente détentrice du record datant de 2006, Tatyana Lysenko, de 16 centimètres. Le 6 juin 2010, lors de la réunion de Bydgoszcz, elle bat son propre record du monde du lancer de marteau avec une distance de 78,30 m.
En 2012, l’athlète remporte le concours du marteau des Championnats d’Europe de Finlande et devient vice-championne olympique lors des Jeux d’été de Londres avec un lancer à 77,60 m.
Elle remet son titre en jeu lors des Championnats du monde de Moscou en 2013. Tatyana Lysenko prend alors sa revanche avec un lancer supérieur de 36 centimètres.
Les Jeux de la Francophonie qui se sont déroulés à Nice sont l’occasion, pour elle, d’établir un nouveau record des Jeux dans cette épreuve avec un lancer à 75,62 mètres, battant la précédente marque établie par la Française Manuela Montebrun lors des Jeux de 2009, à Beyrouth (70,26 mètres).
En 2015 et 2017, Anita refait l’expérience des Championnats du monde de 2009 et remporte de nouveau la médaille d’or à chaque fois.
En 2016, aux Jeux Olympiques de Rio, elle rajoute à son palmarès un nouveau titre de championne olympique. Quant aux Championnats d’Europe, elle monte sur la première marche du podium à toutes les éditions de 2014, 2016 et 2018.
Enfin, Anita détient aussi le record du monde du lancer du marteau : un lancer de 82,98 m réussi le 28 août 2016, à Varsovie, en Pologne.