Sarah Hanffou est une pongiste franco-camerounaise, née en 1986. Très vite, la jeune fille, passionnée de sport, fait sensation dans sa discipline. Elle remporte très tôt et dans les catégories jeunes de multiples médailles (troisièmes aux championnats d’Europe cadets par équipe – 2001, vice-championne de France en double 2006…). PAR VANESSA MAUREL. Extrait du WOMEN SPORTS N°28.
Sarah Hanffou participe à la 5ème édition des Jeux de la Francophonie, au Niger (à Niamey). Un point culminant dans sa carrière, puisque la jeune femme remporte alors trois médailles. Une de bronze en simple, une en argent en double mixte et enfin une autre breloque d’argent décrochée en équipe. Un souvenir qui restera gravé à jamais, puisqu’au-delà des récompenses sportives, l’expérience aura changé à « jamais l’existence » de Sarah.
« J’ai pris une claque », nous raconte-t-elle. « Les Jeux de la Francophonie permettent de découvrir d’autres cultures… Et pour moi, tout a pris un sens. J’ai, sans aucun doute grâce à ces Jeux, ouvert mon association Ping sans frontière, qui vise à développer le tennis de table en Afrique. Puis je suis retournée plusieurs fois sur ce continent, avant de décider de jouer pour les couleurs du Cameroun, dans le but d’essayer de développer mon sport dans mon pays, et sur le sol africain ». C’est d’ailleurs sous cette nouvelle bannière qu’en 2009, Sarah Hanffou participe une nouvelle fois aux Jeux de la Francophonie, au Liban, tout en continuant ses études de droit, pour devenir Avocate, métier qu’elle exerce aujourd’hui.
Par la suite, Sarah Hanffou enchaînera les succès, plaçant le tennis de table camerounais sur l’échiquier international. Elle est d’abord sacrée championne d’Afrique, en 2010, puis remporte la médaille d’argent aux Jeux africains en 2019. Entre temps, elle participe à ses premiers Jeux olympiques en 2012, et renouvelle l’expérience à Tokyo, en 2021. Maintenant, Sarah se prépare pour se qualifier pour les Jeux de 2024, à Paris.
2 QUESTIONS À SARAH HANFFOU
Que retenez-vous de votre expérience aux Jeux de la Francophonie ?
Ça a été fantastique sur plusieurs points. Les Jeux sont la seule compétition où le sport et l’art sont mélangés et je trouve ça exceptionnel. Ça donne une ambiance et une diversité particulière. La deuxième chose s’est qu’à l’époque, tous les athlètes français rencontraient leurs homologues nigériens. J’ai donc rencontré l’équipe nationale du Niger, en bord de route. J’ai toujours vécu en France, j’ai en quelque sorte toujours été privilégiée, et j’ai pris leurs conditions d’entraînement en pleine face. En rentrant, comme je vous l’ai dit plus haut, j’ai monté mon association Ping sans frontière, j’ai été plusieurs fois en Afrique, et j’ai finalement décidé de jouer pour le Cameroun.
Que diriez-vous à un jeune pour l’encourager à participer aux Jeux ?
Je lui dirai de foncer ! C’est une expérience unique, grâce à cette diversité parce qu’on vient de partout et qu’il y a l’art et le sport. Mais c’est aussi cette unité finalement autour de la langue française qui rend ces Jeux uniques. C’est la seule compétition au monde comme ça, qui unit aussi les valeurs de la francophonie, la fraternité etc. C’est une belle expérience de vie et une ouverture sur le monde.