En juillet dernier, l’équipe de football féminine de Mauritanie a disputé son premier match de compétition internationale, quelques jours avant le tournoi COTIF, en Espagne. Une rencontre amicale perdue face à Djibouti (3-1), qui a marqué l’histoire et ouvert la voie à de nombreux espoirs pour les joueuses mauritaniennes.
Par Vanessa Maurel
Extrait du magazine WOMEN SPORTS N.16 d’avril-mai-juin 2020 (dossier spécial sport en Afrique)
Portées par Fatou Diop, qui a inscrit le seul but de son équipe sur pénalty, les Mauritaniennes et leur fédération souhaitent désormais viser plus haut. En effet, la FFRIM (Fédération de Football de la Mauritanie) a pour projet de porter le football féminin au même niveau que le football masculin et ainsi « contribuer à faire tomber les barrières socio-culturelles qui freinent cette discipline dans le monde. » L’an dernier, l’équipe masculine de football nationale a participé à sa première CAN (Coupe d’Afrique des nations), où elle a concédé une défaite pour deux matchs nuls contre l’Angola et la Tunisie. Un exploit qui donne de l’espoir à la section féminine et son coach Aboulaye Diallo qui désire « montrer au monde que la femme mauritanienne peut être sportive ». Mais pas que ! Si depuis 2016 les footballeuses évoluent dans leur propre championnat, elles aspirent désormais au plus haut niveau.
Porter le football féminin au niveau du football masculin !
C’est pourquoi la FFRIM a mis en place un département en charge du développement de la section féminine. Les organisateurs ont pour objectif de former et préparer une nouvelle génération de femmes entraîneures et éducatrices, afin de faire participer l’équipe nationale de football féminin aux compétitions internationales. Pour cela, le département veut « développer les infrastructures et la logistique requises pour le développement du football féminin en Mauritanie, permettre aux jeunes filles et femmes d’avoir accès au football au sein des clubs et écoles, ou encore augmenter le nombre de femmes entraîneures élite dans le football ayant une formation d’entraîneur de haut niveau ». Un programme inimaginable il y a encore quelques années. Mais le travail paie. Fatou Diop l’a récemment prouvé en signant son premier contrat professionnel de football, en 2019, avec le club de 1ere division marocaine Assa Zag. Un petit pas de plus vers la professionnalisation du football en Mauritanie, qui devrait, à coup sûr, donner de l’espoir aux jeunes filles mauritaniennes.