Nantenin Keïta est l’une des plus grandes athlètes au monde. Médaillée d’or aux Jeux Paralympiques et aux championnats du monde, cette sportive franco-malienne née à Bamako est passée par de nombreuses « premières fois » qui l’ont aidée à « construire son chemin ». Jusqu’au Graal de la médaille paralympique. PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA MAUREL
Extrait du magazine WOMEN SPORTS AFRICA N°2 de janvier à juin 2021.
1ER STAGE D’ATHLÉTISME
« Je n’étais pas préparée du tout. Pour dire la vérité, j’y suis allée comme lorsqu’on va en vacances entre amis. Mais c’était si rude ! J’ai compris à quel point c’était un sport exigeant et difficile… On nous demandait de courir deux fois par jour. Je n’ai pas réussi à terminer la semaine. Mais c’est loin de m’avoir dégoûtée. »
1ÈRE COMPÉTITION D’ATHLÉTISME
« C’est un moment très particulier puisque c’est là que la Fédération m’a repérée. Cette compétition, qui était un triathlon pour les déficients visuels, a été un tournant dans ma carrière. »
1ÈRE COMPÉTITION INTERNATIONALE, JUILLET 2002
« J’ai pris une claque. Sur les compétitions nationales, j’avais l’habitude des podiums et je terminais la plupart du temps 2ème, ou 1ère. J’étais absolument certaine que je pourrais réitérer cela aux championnats du monde. J’ai fini 5ème au 100 m, distance sur laquelle je voulais faire un résultat. J’ai été très déçue, bien sûr, mais ça a été un énorme déclic. J’ai compris pourquoi je devais m’entraîner. »
1ER JEUX PARALYMPIQUES, 2008
« Quand on arrive à ses premiers Jeux, on a un peu l’impression d’être à Disney. Le temps est suspendu, tout est fait pour qu’on soit dans les meilleures conditions, on est chouchouté, c’est très agréable. Tout est magique, que ce soit la cérémonie d’ouverture ou même la compétition. On court devant un stade plein à craquer, c’est juste du bonheur, un autre environnement. Sur ces premiers jeux, ça a été l’occasion pour moi de prendre mes marques. »
1ÈRE MÉDAILLE D’OR, JEUX 2016
« Ça faisait 12 ans que j’attendais ça, je l’ai vécu comme un aboutis- sement complètement dingue. En 2012/2013, j’ai dû tout remettre en question, que ce soit ma préparation ou même mes objectifs. J’ai changé d’entraîneur, de lieu d’entraînement. C’était un pari un peu fou mais qui était nécessaire. Sur le podium à Rio, j’ai pensé à tout ça je me suis dit « Tu avais raison, tu as fait les bons choix ». Au-delà d’être contente pour moi parce que les Jeux sont vraiment le Graal pour un athlète, j’ai pensé à toutes les personnes qui m’avaient accompagnée et boostée : mon coach, le kiné, même ma collègue de chambre, tout le monde. Même si l’athlétisme est un sport individuel, on ne gagne jamais seul. Cette victoire, on l’a remportée tous ensemble, à force de travail. Comme toutes les premières fois de la vie, cette médaille à une saveur particulière. Mais aujourd’hui je ne veux pas me contenter d’avoir une médaille paralympique. Maintenant il faut rester au haut niveau et réitérer l’exploit. »