Quand luxe et tradition locale se marient, et forment un trait d’union entre Afrique et Occident. La fondatrice de la marque Made for a Woman, Eileen Akbaraly, navigue entre Milan et Madagascar, et entend bien ouvrir les portes de sa marque à d’autres pays. Pour se développer mais aussi faire valoir son modèle social et sa patte unique : proposer une gamme à partir de fibre de raphia, produit dans le plus strict respect du développement durable.
Par Léa Borie
Extrait du magazine WOMEN SPORTS AFRICA N°4 de janvier 2022
Des collections puissantes, vibrantes d’émotions et de couleurs
Les nouvelles collections intègrent de la laine, de la soie sauvage, pour des tons plus sombres, plus profonds, plus intenses.
La collection Ioko, qui signifie couleur en malgache, avec ses tons violet foncé, bleu marine et rose, invite à rêver, à explorer les forêts africaines peuplées de papillons, de fleurs. Une inspiration ? la nature luxuriante du territoire de Madagascar. La fondatrice, d’un héritage indien, est sensible aux vibrations. Cette collection, c’est aussi une façon de porter sur soi la puissance des couchers de soleil africains, avec des couleurs pastel délicates.
La collection Fanantenana signifie espoir. Avec ses coloris authentiques et vibrants, elle est le symbole de la beauté retrouvée après une période trouble de pandémie.
La déco intérieure y trouve une place pour la première fois et sera amenée à être largement développée lors des collections futures. Des objets pour la maison à partir de raphia recyclé s’invitent désormais chez Made for a Woman. Des coussins, des paniers, des poufs, des tapis, différents du marché typique, disponibles dès février sur le site.
Le raphia, une histoire d’engagement
Eileen Akbaraly réussit à faire du raphia une élégance, entre douceur et féminité. Le raphia, façonné comme une oeuvre d’art ? On n’en n’est pas loin ! Cabas, sacs à main, pochettes, sac en bandoulières… Avec Made for a Woman, la fibre de raphia prend vie. Ce n’est pas juste un sac en paille. On y voit çà et là s’ajouter des détails en macramé, une broderie, un crochet délicat, ou des franges trendy… Les chutes permettent même de composer visières et bandeaux en raphia recyclé.
Utiliser le raphia, c’est aussi faire preuve d’innovation avec un matériau ancestral et traditionnel revisité dans les moindres détails. Eileen est à l’origine du premier documentaire sur la filière, basé sur la transparence, la mode éthique et le développement durable : « The Raphia Journey ». Un film de Geoffrey Gaspard, où l’on découvre les sociétés partenaires de Made for a Woman. On se trouve au Parc national d’Ankarafantsika, situé dans le nord-ouest de Madagascar, dans la région de Boeny. C’est ici que sont produits environ 1,5 tonnes de raphias mensuels. Rafik Kalfane, responsable de la société Kalfane Fils, y explique que « le raphia commence à produire au bout de 5 ans. Pour la production, on coupe une jeune branche de l’arbre (…) pour extraire les fibres de raphia à faire sécher ».
Il détaille les principes du colorant AZO-free utilisé : « un colorant sans métaux lourds, non dangereux pour la santé et sans conséquence grave pour l’environnement. » Eileen nous explique ce point en aparté, en ajoutant : « Avec des colorants AZO-free, on utilise moins de chimie, et moins d’eau pour créer les couleurs.
Ces pigments minimisent les risques de réactions allergiques. » Sur le plan environnemental encore, Léon Razafindralaiso, directeur des opérations des Parcs nationaux de Madagascar, raconte que des campagnes de sensibilisation aux feux ont eu lieu, et que les sociétés ont une obligation de reboiser, basée sur un quota. Un élément sur lequel nous éclaire aussi Eileen en parallèle : « Même si on prend des plantes dans la nature, il est important de participer à son reboisement ».
Les femmes artisanes au coeur du projet
« Les femmes artisanes sont les stars de notre communication, ce sont les premiers rouages de notre concept, nos modèles à Madagascar, que les jeunes filles ici devraient suivre. On partage largement cette idée de self love et d’acceptation de soi. Elles sont ma fierté. » Si elles sont 22 femmes à travailler à temps plein dans les ateliers, en période de haute production, elles peuvent être jusqu’à 200 ! De quoi soutenir des communautés locales à Madagascar. La fondatrice de Made for a Woman est pleinement engagée RSE (responsabilité sociétale des entreprises). Elle entend bien suivre et mesurer l’impact de son projet sur ces femmes ouvrières qui travaillent avec elle.
« Mon objectif social est de constater que la qualité de vie de ces femmes souvent vulnérables s’améliore, qu’elles soient en situation de handicap, incarcérées en prison, marquées par un passé d’agressions… C’est important pour elles qu’elles voient le résultat du travail qu’elles ont accompli. » C’est pourquoi Eileen Akbaraly met en place une plateforme de dialogue entre ces petites fées et les clientes. Sur chaque produit est apposé un QR code : la cliente peut ainsi scanner son produit et mieux connaître l’histoire personnelle de l’artisane qui a confectionné cet objet.
Ce modèle social durable et vertueux est la force de Made for a Woman. « Il n’y a pas deux femmes identiques, et nos créations non plus. » Une originalité devenue un mantra.
Made for a Woman : conquérir le monde
La marque Made for Woman, historiquement présente en dur en Italie, développe ses points de vente. Elle ouvre un corner à Dubaï en février, et s’attaque au reste du marché international. Promouvoir son projet et ses valeurs partout dans le monde, c’est l’ambition d’Eileen pour les années à venir.
Made for a Woman, une marque soutenue par Redland
Redland, une holding du groupe Sipromad & Thomson Broadcast soutient activement Made for a Woman et la Fondation Akbaraly. Sa mission : depuis Antananarivo à Madagascar, contribuer à l’émancipation des femmes dans les pays en voie de développement. Comment ? En créant des connexions industrielles, technologiques et culturelles afin de donner de la voix et du poids aux hommes et femmes d’Afrique et du monde.
www.sipromad.com
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